La sphère armillaire du Palais des Nations (photo: US mission Geneva)

par Joël Burri

«Nous ne pouvions tout simplement plus nous offrir d’être à Genève», a résumé Setri Nyomi, secrétaire général de la Communion mondiale d’églises réformées (CMER) à l’agence protestante allemande EPD. Après 65 ans passés à Genève, l’organisation a déménagé son siège à Hanovre.

Setri Nyomi reconnaît que la décision de quitter la Cité de Calvin a été difficile à prendre. Ainsi depuis le 2 janvier, la CMER a pour adresse le Centre Calvin à Hanovre où la Fédération réformée d’Allemagne a également son siège.

Selon EPD, la CMER espère économiser 20% grâce à ce déménagement et échapper aux risques liés aux fluctuations du taux de change du franc. Début décembre, une célébration a eu lieu à Genève, durant laquelle la Fédération des églises protestantes de Suisse et l’Eglise protestante de Genève ont pris congé de la CMER.

La Communion internationale d’églises réformées réunit plus de 200 églises et plus de 80 millions de croyants. Quatre des huit personnes travaillant à Genève ont déménagé à Hanovre. Les autres postes seront repourvus.

Le Franc fort et le coût de la vie à Genève touchent toutes les organisations internationales et organisations non gouvernementales de la Genève internationale (environ 450 ONG sont recensées à Genève). En 2012, même l’OMS lançait une réflexion pour indexer tout ou partie des contributions des états membres sur le franc suisse.

Malgré cela Guy Mettan, député, directeur du Club suisse de la presse et grand connaisseur de la Genève internationale reste optimiste: «Effectivement la crise de 2008 a eu des répercussions dès 2011: on sent une volonté des organisations de faire des économies. Chaque crise provoque des plans d’économies ou quelques départs, mais sur une échelle plus large, le nombre d’organisations présentes à Genève suit une pente ascendante depuis dix ou quinze ans.»

Plus spécifiquement, le nombre d’organisations défendant les intérêts de communautés religieuses aurait également augmenté au bout du Lac Léman grâce à la présence du Conseil des droits de l’homme, selon Guy Mettan. Le politicien se réjouit de ce développement de la société civile parmi les organisations internationales.

Enfin, l’élu note que si des organisations délocalisent une partie de leur administration, cela relève bien de leur volonté de garder l’essentiel de leurs activités politiques ou militantes à Genève. Le Canton qui propose de multiples aides pour soutenir les ONG désireuses de rester à Genève, craint d’assister à une stabilisation, voire un tassement durant les années à venir.