À Berne, le Grand Conseil confirme l’engagement des Églises
C’est quasiment à l’unanimité (145 voix pour, 0 contre et 4 abstentions) que le Grand Conseil bernois a voté la subvention aux trois Églises nationales du canton. Un montant de 30 millions de francs a été accordé ce mardi 3 septembre, réparti à hauteur de 22,6 millions pour l’Église réformée de Berne-Jura-Soleure (BeJuSo), 6,58 millions pour l’Église nationale catholique romaine et 140'000 pour l’Église nationale catholique-chrétienne. À titre indicatif, pour l’Église réformée, cette subvention représente deux tiers de son budget annuel.
« Nous nous réjouissons de ce résultat sans équivoque, qui témoigne de la qualité des relations de partenariat entre l'Église et le canton », réagit Judith Pörksen Roder, présidente de BeJuSo. « Nous sommes surtout très reconnaissants au Grand Conseil bernois de nous permettre de maintenir le niveau de nos prestations d’intérêt général. », et ce quand bien même la subvention a été diminuée de 2,3 millions par rapport à 2023.
Les prestations d’intérêt général fournies par les Églises comprennent par exemple leur engagement auprès d’associations comme La Main Tendue, Table couvre-toi et Job caddie ou encore l’accompagnement spirituel offert dans les institutions publiques et privées (écoles, prisons, hôpitaux, centre pour requérants d’asile, etc.).
« Lors du débat au Grand Conseil, l'accent a été mis en particulier sur le travail bénévole fourni par les Églises nationales et sur le fait que l'investissement du canton se multiplie grâce à l’engagement des bénévoles », souligne encore la présidente. Selon leur rapport de prestation d’intérêt général, le travail des bénévoles se chiffre à plus de 830'000 heures correspondant à 400 équivalents plein temps.
En échange de ces subventions, le Grand Conseil a suivi la recommandation de la Commission des Institutions politiques et des Relations Extérieures (CIRE) qui demandait des Églises nationales « une approche critique sur la question des abus dans l’Église ».
L’exécutif n’a cependant pas donné suite à l’amendement UDC qui demandait à ce que les Églises adoptent un comportement neutre sur le plan politique. Judith Pörksen Roder rappelle sur ce point que « le Conseil synodal publie des prises de position et des communications de fond sans recommandations de vote concrètes. Nous considérons nos prises de position comme une contribution constructive au dialogue dans un débat de société. »
Quant à la motion de Carlos Reinhard (PLR) déposée en juin 2023 concernant l’impôt ecclésiastique des entreprises, elle est toujours en suspens mais a été transformée en postulat. C’est à présent aux autorités cantonales de mener un état des lieux exhaustifs des prestations d’intérêt général fournies par ces institutions religieuses.