Conseil synodal vaudois: trois candidats élus d’office?
Deux laïcs et une pasteure sont sur les rangs pour entrer au Conseil synodal (Exécutif) de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). Les élections, prévues pour le 11 mars, sont censées trouver des remplaçants aux trois récents démissionnaires – dont la présidente de l’EERV. Trois candidats, trois postes. Ces personnes seront-elles donc nommées d’office?
«A moins que quelqu’un s’éleve, en plein synode, pour recommander de ne pas élire l’un ou l’autre de ces candidats – même s’il n’y a aucune raison de le faire – il n’est techniquement pas possible de les désavouer», commente Jean-Baptiste Lipp, conseiller synodal démissionnaire. En effet, sans majorité absolue au premier tour, une seule voix suffirait à chaque candidat pour être élu au second.
Une situation problématique selon Olivier Leuenberger, ancien président du Synode et actuel président de la commission des finances de l’EERV: «J’espère qu’un candidat n’obtenant que très peu de voix au premier tour aurait la décence de se retirer par lui-même.» Selon Sylvie Arnaud, actuelle présidente du Synode, «il n’est pas nouveau que des candidats se fassent élire en deux tours. Mais cela arrive généralement quand il y a pléthore de candidats pour une place. Si cela devait s’avérer nécessaire en mars, il conviendrait à la personne qui n’a pas la majorité absolue d’examiner personnellement la pertinence de se présenter au second tour». Et si Olivier Leuenberger dit regretter l’ancien système de vote, où les déléguées synodaux étaient appelés à «voter pour ou contre un candidat», il rappelle toutefois qu’un candidat «peut se présenter au dernier moment, notamment s’il pense pouvoir être un rempart à une candidature inadéquate».
Le Conseil synodal accuserait-il une crise des vocations? Selon Jean-Baptiste Lipp, cela ne fait pas de doute. «Je pense que l’on se rend compte que la tâche est difficile et de plus en plus exigeante», analyse-t-il, ajoutant que, dans le cas des ministres, «l’appartenance à l’institution ne constitue pas ipso facto une formation pour assurer un poste à l’Exécutif». Sylvie Arnaud, quant à elle, ajoute: «Un poste en cours de législature peut également faire peur, car il y aura moins de souplesse au sein du collège, la moitié des dicastères étant déjà attribuée.» Ce que confirme Olivier Leuenberger, selon qui «des candidats se réservent sans doute pour la législature 2024-2029».
Andrea Coduri
Naissance 16.07.1989
Profession Animateurice (sic) jeunesse au sein de l’EERV (région Morges-Aubonne) et coresponsable du Groupe Eglise inclusive depuis 2018, après des années passées dans le domaine du travail social.
Etudes Bachelor en psychologie à l’Université de Lausanne obtenu en 2013. Master en Sciences sociales et études genre à l’Université de Lausanne obtenu en 2016
Lien Eglise Bapême dans l’Eglise catholique à sa naissance. Fréquente depuis 2016 l’Antenne LGBTI de l’Eglise protestante de Genève et choisit de travailler dans le milieu réformé. Se convertit au protestantisme en 2018 dans le canton de Vaud.
Motivations «C’était un peu un appel que j’ai reçu… J’ai vu le poste et je me suis dit que ce serait génial d’aller au CS, d’être au contact avec les instances décisionnelles, le Synode, les paroisses, les régions et l’Etat de Vaud. Il y a quelque chose d’important à faire pour le futur de l’Eglise, et c’est là que je souhaite mettre mon énergie désormais. Sans expérience de management, j’ai des valeurs et des idées et je lutte pour que l’éthique chrétienne revienne au centre de la société.»
Mesure phare «Mon rêve est de favoriser les projets pionniers qui amènent plein de gens à s’intéresser aux questions de spiritualité et d’éthique.»
Laurence Bohnenblust-Pidoux
Naissance 1er octobre 1965
Profession Coordinatrice Enfance & FamilleS au sein de l’EERV depuis 2014.
Etudes Master en théologie de l’Université de Lausanne obtenu en 1990 et études sociales et pédagogiques, section éducations spécialisées.
Lien avec l’Eglise Consécration au ministère pastoral en 2003, active dans les paroisses de Sauteruz (2001-2013) et Cossonay-Grancy (2013-2018).
Motivations «Le protestantisme, en Suisse et en Europe, vit actuellement une crise existentielle, pourtant il garde son potentiel et peut apporter une plus-value dans notre société elle-même en forte évolution. Je crois donc que l’Église, qu’on a héritée du passé, nous est prêtée par nos enfants. Et il convient d’adapter ses trésors pour qu’elle devienne une perspective crédible de leur futur. Je souhaite soutenir le renouvellement nécessaire de l’Église, en veillant au bien de ce qui existe tout en permettant au plus grand nombre d’avoir un lien avec l’Évangile.»
Mesure phare «Dans le but de soutenir les bénévoles et professionnels, mettre en œuvre une dynamique les réunissant en équipes afin de valoriser l’aspect communautaire et les engagements de chacun.»
Myriam Zürcher
Naissance 24.05.1972
Profession Co-fondatrice et directrice de l’entreprise de charpenterie Atelier Z Sàrl à Cottens, avec son mari. Entreprise remise à deux collaborateurs en janvier 2023.
Etudes CFC d’Employée de commerce obtenu en 1990 et Diplôme en Economie d’entreprise obtenu en 1995.
Lien Eglise Conseillère paroissiale de 2009 à 2021 (trésorière puis présidente) au sein de la paroisse du Pied du Jura.
Motivations «Je suis convaincue que l’Eglise a toute sa place dans notre société. Ce qui motive ma candidature est de constater que les difficultés qu’elle traverse actuellement ne sont pas liées à des personnes mais avant tout à une structure qui n’est plus adaptée.»
Mesure phare «Je souhaite m’engager pour que la réforme en préparation sur la gouvernance aboutisse, à court terme, à des décisions importantes, éclairées et courageuses.»