Le bonheur est à Dorigny
«Comment vas-tu?» Voici la question que pose actuellement une exposition aux membres de la communauté de l’Université de Lausanne (UNIL) et de l’EPFL. Imaginée par deux aumôniers réformés de l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), cette série de panneaux illustrés s’interroge sur une possible quête du bonheur. «L’idée nous est venue pendant le Covid», explique Anouk Troyon, aumônière réformée de l’UNIL, qui se souvient qu’à l’époque, «les activités autant que les contacts humains manquaient».
Alexandre Mayor, aumônier réformé de l’EPFL, indique que ce travail, qui aura mis deux ans à éclore, est conçu sur la base de leur propre expérience. «Dans nos entretiens avec les étudiants, la recherche d’une vie heureuse n’est jamais loin, en tout cas en filigrane.»
Mais être heureux, est-ce aussi du travail? Ou s’agit-il seulement de quelque chose que l’on reçoit? «Il faut se rendre disponible au bonheur», explicite Anouk Troyon, qui pose rapidement la question de la culpabilité d’être heureux: «On peut parfois se demander si on a vraiment le droit d’être heureux quand tout va mal autour de nous.» Alexandre Mayor, quant à lui, rappelle que «nous sommes passés de sociétés de sens à des sociétés qui n’en ont pas ou peu». Selon lui, «la quête du bonheur prend la place du sens laissée vacante».
Alors, il est où le bonheur? «Il y a en tout cas un paradoxe dans le fait de le rechercher», explicite encore Alexandre Mayor, selon qui «vouloir être heureux ne rend justement pas toujours heureux». Pour l’aumônier de l’EPFL, «vivre au présent» serait la meilleure méthode. «Il est aussi avec les autres!» s’exclame Anouk Troyon, rappelant une des affirmations de l’exposition selon laquelle «partager son bonheur peut permettre de vivre plus intensément». À l’heure du «développement personnel, à mi-chemin entre la psychologique et le spirituel» il convient de se rendre à l’évidence: «Nous sommes des êtres interdépendants!»