Donald Trump confronté à des questions spirituelles
«Bien que j'aie fait ma confirmation dans une Église presbytérienne lorsque j'étais enfant, je me considère maintenant comme un chrétien non confessionnel», affirme Donald Trump, qui s'était identifié à plusieurs reprises comme presbytérien par le passé. Témoignant que ses parents lui «ont appris l'importance de la foi et de la prière dès la plus tendre enfance», le président ajoute encore: «Melania et moi avons eu l'occasion de visiter des Églises étonnantes et de rencontrer de grands leaders religieux du monde entier. Lors de l'épidémie du Covid-19, j'ai assisté à plusieurs services religieux virtuels et je sais que des millions d'Américains ont fait de même.»
La révélation sur l'identité religieuse de Donald Trump est apparue dans une interview écrite qui couvrait une grande variété de sujets: allant de la vie spirituelle du président jusqu’à la liberté de religion et la persécution des chrétiens. Lors de cette interview, les questions ont d'abord été négociées avec le bureau de presse de la Maison Blanche, puis présentées au président par Paula White, une pasteure de Floride. Au cours de cet échange, le président a grandement loué la foi de ses partisans évangéliques, mais a très peu parlé de sa foi personnelle.
À la question «Quelles leçons spirituelles avez-vous apprises de vos partisans évangéliques?», le président n’a pas répondu directement. Il a en revanche loué la foi de ses partisants, relevant que l’évangéliste Franklin Graham, fondateur de l’ONG Samaritan’s Purse, s'était rendu à son bureau le mois dernier pour prier pour lui. «Ces gens extraordinaires aiment les États-Unis et ont un désir sincère de travailler ensemble pour le bien de tous les Américains», déclare Donald Trump. «J'apprécie leurs prières et je suis encouragé par leur foi.»
Après avoir dit qu'il se considérait comme un chrétien non confessionnel, en réponse à la question «Vous considérez-vous comme un chrétien évangélique?», le président a fait glisser la discussion vers la volonté de ses conseillers de rouvrir les Églises face à la pandémie. «Ils sont passionnés par les valeurs traditionnelles de l'Amérique et veulent que nos Églises soient ouvertes», a-t-il dit.
«Heureusement, de nombreuses Églises se réunissent maintenant en présentiel», ajoute-t-il encore, ignorant apparemment que de multiples foyers de l’épidémie se sont développés dans des lieux de culte. À la question de savoir s'il avait tiré un enseignement spirituel de son expérience du Covid-19, Donald Trump a répondu que, lorsqu'il était en convalescence, Melania et lui «avaient ressenti les prières des Américains de tout le pays - et même du monde entier.» «Il y a eu des miracles qui sont descendus du ciel», affirme le président. «Melania et moi sommes très reconnaissants à Dieu de s’occuper de notre famille et de nous avoir rétablis dans notre santé.»
Le reste de l'entretien a porté sur des sujets entremêlant politique et religion. La Maison-Blanche a refusé de répondre à plusieurs questions, notamment à celles qui portaient sur l'ancien pasteur de Donald Trump, sur les critiques des groupes confessionnels concernant le traitement des migrants, sur son décret de 2017, bloquant l’entrée du pays aux ressortissants de pays musulmans, et aussi sur le fait que le président privilégie les évangéliques par rapport aux autres groupes confessionnels.
La Maison-Blanche a également refusé de se prononcer sur la réduction drastique du nombre de réfugiés admis aux États-Unis, y compris les chrétiens persécutés. Cette réduction n’a-t-elle pas rompu la promesse faite en 2017 d'«aider» les chrétiens persécutés vivant dans des zones comme la Syrie? Le bureau de presse a déclaré qu'il préférait parler de ce que l'administration avait déjà fait pour les chrétiens persécutés dans le monde entier.
Sur le même sujet, Donald Trump a souligné le succès des négociations menées par son administration, il y a deux ans, pour la libération du pasteur américain Andrew Brunson, après son incarcération en Turquie. Le président a ensuite donné un compte-rendu détaillé de l'engagement de son administration en faveur de la liberté religieuse. Il a notamment mis en avant les sanctions contre Cuba et le Venzuela, pour les atteintes commises envers cette liberté, ainsi que la conférence ministérielle sur la liberté religieuse de 2019, «le plus grand événement de l'histoire en matière de droits de l'homme».
Sur la liberté religieuse, Donald Trump a également rappelé le discours prononcé à l’Assemblée générale des Nations Unies, en septembre dernier. «Dans mon discours, j'ai rappelé aux dirigeants du monde entier que nos droits ne viennent pas des gouvernements, mais de Dieu. J'ai explicitement appelé les nations à mettre fin à la persécution religieuse.» Il ajoute encore: «J'ai fait suivre cet événement avec un décret sur la promotion de la liberté religieuse internationale. Ce dernier a renforcé l'engagement de l'Amérique, notamment en désignant la liberté religieuse internationale comme une priorité de la politique étrangère et en promettant que cette liberté religieuse sera vigoureusement respectée et promue.»
Pour exemple, le vice-président Mike Pence avait interrompu en 2018 le financement d’un programme des Nations Unies, jugé «inefficace». Ce programme visait à aider les minorités religieuses irakiennes, dont les maisons avaient été détruites. Au lieu de cela, l’argent avait été versé à ces minorités par l'intermédiaire de l'Agence des États-Unis pour le développement international et de partenariats avec des groupes confessionnels. Cependant, Donald Trump n'a pas daigné reconnaître les problèmes liés à cette démarche: si les chrétiens de ce pays ont retrouvé leur lieu d’habitation, un grand nombre d’entre eux constatent que les problèmes de sécurité persistent.
Donald Trump a promis qu'il continuerait à faire de la liberté religieuse une priorité s'il remportait un second mandat. «Comme je l'ai dit aux Nations Unies, l'Amérique est aux côtés des croyants de tous les pays qui ne demandent que la liberté de vivre selon la foi qui est dans leur propre cœur. Et nous continuerons à le faire aussi longtemps que je serai président.»