Les chrétiens de Gaza pourront finalement se rendre à Jérusalem
«L’ambassade d’Israël souhaite clarifier qu’il n'y a pas d'interdiction pour les chrétiens de Gaza de se rendre à Bethléem pour y célébrer Noël», a affirmé, sur son compte Twitter, l’ambassade israélienne en France le 21 décembre. «Comme chaque année chaque demande est examinée au cas par cas pour assurer la sécurité des croyants.»
Le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), un organe du ministère de la Défense chargé de la liaison avec les Palestiniens, l’a encore confirmé le lendemain, en annonçant effectivement que son directeur avait «étendu les facilités de voyage pour la population chrétienne de Gaza à l'occasion des vacances de Noël». «Les permis d'entrée à Jérusalem et en Cisjordanie seront délivrés en fonction des évaluations de sécurité et sans considération d'âge», a encore précisé l'organisme gouvernemental de coordination.
Cette annonce vient ainsi à rebours d’une déclaration initiale faite dix jours auparavant par un porte-parole du COGAT, soit le 12 décembre, à l’agence de presse Reuters. Celle-ci stipulait alors que les Gazaouis seraient autorisés à voyager à l'étranger via le passage frontalier du pont Allenby avec la Jordanie, mais pas à visiter des villes d'Israël ou de Cisjordanie
Cette interdiction avait hautement été fustigée par les dirigeants palestiniens chrétiens ainsi que par Gisha, un groupe israélien de défense des droits de l'homme qui surveille les mouvements des personnes à l'entrée et à la sortie de Gaza. «D'autres personnes dans le monde sont autorisées à se rendre à Bethléem. Nous pensons que les chrétiens de Gaza devraient avoir ce droit aussi», avait alors déclaré Wadie Abu Nassar, conseiller des responsables d'églises locales, à l’agence Reuters.
Cité par le «Times of Israel», un haut fonctionnaire de la Commission des affaires civiles de l'Autorité palestinienne, basé à Gaza, a précisé que 55 Palestiniens chrétiens de Gaza, tous âgés, ont reçu à ce jour des permis pour se rendre à Jérusalem et en Cisjordanie. Et d’ajouter que quelque 850 autres demandeurs de permis étaient encore «soumis à des contrôles de sécurité».
« Tout permis supplémentaire est une étape bienvenue, une étape qu’Israël aurait dû rendre possible dès le départ au lieu de plonger les résidents de Gaza dans l’incertitude et de leur faire subir un retard injustifié», s’est encore indignée au «Times of Israel» Miriam Marmur, porte-parole de Gisha. Et d’ajouter: «Les réponses apportées par les autorités israéliennes à la communauté chrétienne, ces dernières semaines, n’ont cessé de tergiverser, se contredisant par ailleurs à plus d’une reprise. La conduite d'Israël concernant la publication des quotas de permis, les limitations inutiles qu'il impose sur qui peut obtenir un permis dans la pratique, l'ajout de permis à la dernière minute, le manque de transparence sur qui peut en recevoir un - tout cela est loin de ses obligations envers les résidents de Gaza.»