Le responsable de l’Espace Maurice Zundel évincé
Coup de théâtre à l’Espace Maurice Zundel, inauguré en avril dernier. Selon plusieurs sources, l’Eglise catholique vaudoise a décidé de mettre fin à l’activité de son coordinateur, le prêtre jésuite Luc Ruedin. Contacté vendredi à propos de cette mise à l’écart encore non officialisée, Philippe Becquart, adjoint du représentant de l’évêque Charles Morerod pour la Région diocésaine Vaud, n’a pas souhaité répondre spécifiquement aux questions de Protestinfo. C’est dans une prise de position envoyée à l’agence de presse protestante dimanche soir qu’il confirme toutefois que le Père Luc Ruedin sera démis de ses fonctions au sein de cette structure novatrice, située au Boulevard de Grancy à Lausanne, «à la fin de l’année 2024».
Dans ce texte, Philippe Becquart rappelle l’objectif fixé par l’Eglise catholique et la Fondation Maurice Zundel quant à la mission de cette City-Church financée par la paroisse du Sacré-Cœur: «Offrir des propositions spirituelles chrétiennes adaptées aux attentes et au rythme de vie des pendulaires, en particulier des 20-45 ans». Il déplore cependant avoir «constaté un écart significatif par rapport à son intention première d’une Église urbaine, des difficultés dans la conduite de l’équipe d’animation et dans les différentes collaborations institutionnelles». Et de confirmer enfin avoir pris la décision de «renouveler l’équipe d’animation pastorale et de recentrer ce projet».
Contacté, Luc Ruedin explique se trouver actuellement «en retrait» et ne souhaite faire aucun commentaire. Selon une source anonyme, ce dernier aurait toutefois lui-même évoqué il y a quelques semaines le fait que «l’ouverture à d’autres spiritualités mise en place ne convainc pas la Fondation Zundel». Questionné au sujet d’éventuelles divergences entre Luc Ruedin et sa hiérarchie quant à la programmation du lieu, Marc Donzé, président de la Fondation, se montre évasif: «Certaines choses me plaisaient et d’autres moins. Au cours de ces derniers mois, il m’est d’ailleurs arrivé de le dire et de l’écrire.»
L’Espace Maurice Zundel est également animé par une trentaine de bénévoles, à qui l’annonce du départ de Luc Ruedin aurait déjà été annoncée il y a plusieurs semaines. «Cette nouvelle nous a pris de court», confie anonymement l’un d’entre eux, qui se dit par ailleurs très satisfait de l’accompagnement spirituel dispensé par le prêtre jésuite. L’ancien président de la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud (FEDEC-VD) Jean-Marie Brandt, qui s’exprime ici en tant que «simple bénévole», balaie l’hypothèse de désaccords sur la programmation. «C'est surtout la gestion qui posait problème. On ne peut pas être accompagnant spirituel et s'occuper de la logistique en même temps», observe-t-il. Quant au pasteur réformé Virgile Rochat, qui seconde bénévolement Luc Ruedin dans la conduite de certaines activités à l’Espace Maurice Zundel, il ne souhaite pas s’exprimer afin de «rester dans une position de neutralité».
Selon la prise de position fournie par l’Eglise catholique vaudoise, «différents prêtres de l’agglomération lausannoise» seront appelés à venir compléter une l’équipe d’animation. «L’originalité, l’ouverture et le dialogue, qu’ils soient œcuméniques ou religieux, restent des priorités», stipule encore le texte.
Afin de se positionner sur l’éviction de Luc Ruedin, une réunion des bénévoles de l’Espace Maurice Zundel a été agendée ce lundi soir.