Cérémonies laïques: l’EREN validera les officiants

Cérémonies laïques: l’EREN validera les officiants

Un accord a été trouvé entre l’Association des communes neuchâteloises et l’Eglise réformée. Les cérémonies laïques pourront se tenir dans les édifices protestants, mais sous conditions. Précisions.

Clap de fin concernant la querelle au sujet de l’utilisation des temples protestants sur le territoire neuchâtelois. En janvier 2023, la décision prise unilatéralement par l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) de fermer les temples aux cérémonies laïques avait défrayé la chronique. Les communes neuchâteloises, à qui appartiennent la plupart des temples et chapelles du canton, étaient alors montées au créneau, jugeant cette décision non conforme au concordat régissant les relations entre l’Etat et les Eglises reconnues du canton. D’entente entre les parties, un moratoire avait alors été décidé, le temps de se déterminer sur un cadre clair concernant la mise à disposition de ces édifices.

Ce 6 juin, l’Association des communes neuchâteloises et l’EREN ont annoncé être parvenues à un accord. En lieu et place d’une interdiction pure et dure de toute cérémonie laïque, le groupe de travail conjoint a décidé la mise en place d’un «répertoire de référence». Tenu par l’EREN, celui-ci établira, selon des critères définis, les personnes autorisées à célébrer de telles cérémonies.

Recadrage des pratiques

«Le but de ce texte est d’élargir, tout en l’encadrant mieux, la pratique des cérémonies laïques, notamment de mariage ou d’enterrement», indique le document. «Il s’agit d’éviter des célébrations qui contreviendraient à la paix civile et aux principes constitutionnels ainsi qu’à la destination religieuse» de ces édifices.

Yves Bourquin, président de l’EREN, se réjouit de cette mesure, qui «va permettre un certain contrôle sur ce qui se déroule dans les temples réformés du canton». Les officiants laïcs devront en effet s’engager à respecter différents points, en signant une charte, «condition sine qua non pour l’office de toute célébration rémunérée». Ceux-ci devront par exemple «s’engager à ne pas conduire de cérémonies pseudo-religieuses» et ne s’affilier «à aucun mouvement qu’il soit issu des grandes traditions religieuses ou de courants ésotériques, magiques, animistes, anthroposophe, new age, etc.» Ils devront en outre «prévoir dans la construction de leur cérémonie un espace qui accueille et respecte la foi des personnes croyantes se trouvant dans l’assemblée», en leur offrant «a minima la possibilité d’un temps de prière ou de recueillement».

Sont concernés par ce registre, les officiants ou célébrants laïcs, les entrepreneurs de pompes funèbres ou encore les personnes présidant une cérémonie nuptiale ou funèbre à titre de proche ou d’ami. 

Ainsi, les personnes officiant dans un temple neuchâtelois pour le compte d’une
Eglise ou d’une communauté chrétienne reconnue par la Communauté œcuménique de travail des Eglises chrétiennes du canton de Neuchâtel (COTEC-NE) n’auront pas besoin de figurer dans le répertoire de l’EREN.