La jeunesse vaudoise veut sensibiliser les décideurs de leur Eglise
Ils étaient une douzaine de jeunes, ce vendredi 3 novembre, à venir porter la voix de la jeunesse réformée lors du Synode (assemblée législative) de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). Ils réagissaient «à l’annonce de la suppression de moitié des postes jeunesses cantonaux», indique la jeune Morgienne Lyah Emery, elle-même «jeune accompagnante de camp et de KT» (JACK). Selon le budget 2024 présenté lors de cette session tenue dans la salle du Grand Conseil vaudois, le poste de responsable cantonal de la jeunesse sera en effet réduit de moitié dès l’été 2024, passant de 100% à 50%. Les deux postes «Jeunesse et Sport» seront également divisés par deux, passant de 40% à 20% au total.
Une décision que peine à comprendre une partie de la jeunesse réformée du canton, d’autant que «la jeunesse fait partie des projets prioritaires du programme de législature», comme le rappelle le texte d’une pétition lancée par quelques JACK, qui comptabilise actuellement plus de 200 signatures. «Nous voulons sensibiliser les décideurs de l’EERV à la nécessité de miser sur la jeunesse et refuser ces coupes», demande le texte. «La disparition de ces pourcentages entraînera inévitablement des conséquences importantes pour la dynamique jeunesse», postulent-ils. «Cette annonce constitue un très mauvais signal et conduit à la démotivation de nombreux acteurs engagés.»
Si le règlement ecclésiastique ne permet pas de donner la parole aux membres du public, de nombreux courriers ont cependant été envoyés ces derniers jours à différents professionnels des paroisses du canton, de sorte que la préoccupation de la jeunesse soit relayée en session par des membres du législatif. Contacté par des paroisses de la région du Chablais vaudois, le délégué Frédéric Keller a ainsi déposé un amendement au budget, «demandant le maintien du poste Jeunesse». «La jeunesse, c’est pas l’avenir de l’Eglise, mais son présent», a-t-il formulé, jugeant par ailleurs ce «choix de supprimer ce mandat plutôt qu’un autre arbitraire».
«Le Conseil synodal n’a pas joué aux dés les propositions de diminution que l’on vous a présentées, elles découlent d’un travail de réflexion important», a soutenu, de son côté, le conseiller synodal Vincent Guyaz. «Le Conseil synodal n’est évidemment pas contre la jeunesse», a-t-il encore affirmé, tout en rappelant l’obligation faite à l’Exécutif de diminuer les effectifs, l’enveloppe cantonale étant désormais fixée à 23 EPT.
Après discussion et échanges des points de vue, notamment sur ce qui est du ressort ou non de l’Exécutif ou du Législatif, l’assemblée a finalement décidé de formuler un «vœu» en lieu et place de l’amendement déposé. Il y est formulé que «le Synode encourage le Conseil synodal à maintenir» ces postes liés à la jeunesse. Comme le précise cependant la présidente du Synode Sylvie Arnaud à l’endroit des jeunes présents dans le public: «Rien n’est décidé du tout, car il reviendra au Conseil synodal de poursuivre ou non la note.»
Malgré l’absence de décision contraignante, les jeunes réformés qui s’étaient mobilisés se disent confiants. «Nous sommes contents de la décision. Nous pensons que celle-ci n'aurait pas pu être meilleure dans les circonstances actuelles», exprime Lyah