BEJUSO: les paroisses rurales craignent pour leur pasteur
Dans les cantons de Berne-Jura-Soleure (Refbejuso), les paroisses de campagne sont en plein émoi. En effet, en 2026, ces dernières pourraient voir le pourcentage de leurs postes pastoraux sensiblement baisser. En cause? La nouvelle ordonnance d’attribution pastorale (OAP), dont les critères de calcul votés au Synode d’été 2022 (nombre de membres, population résidente, nombre d’églises ou encore densité de population), provoque toujours autant le débat entre les délégués synodaux des trois Eglises.
Au dernier Synode d’hiver, qui s’est tenu les 21 et 22 novembre derniers au Rathaus de Berne, deux motions tentaient d’ailleurs de déminer la clé de répartition choisie par le Conseil synodal (CS). Dans ces deux textes signés par la même vingtaine de déléguées, il était demandé que les membres du parlement aient leur mot à dire sur cette répartition, en ayant plus de contrôle l’établissement de ce calcul, qui pourrait créer un réel «fossé ville-campagne».
«Un objet aussi important, et qui va affecter toutes les paroisses, se doit d’être discuté en détail au Synode», a clamé Karin von Zimmermann, pasteure de montagne à Habkern (BE).
«Un fossé ville-campagne? C’est votre interprétation. La nôtre est différente», a signifié Iwan Schultess, membre du CS. Suivant la recommandation de la présidente du CS, la pasteure Judith Pörksen, de rejeter ces deux motions qui «ralentiraient un travail déjà vieux de trois ans», les représentants des différentes fractions se sont succédés à la tribune.
De la fraction libérale à la fraction des positifs, le verdict est sans appel: chacun des groupes a recommandé au Synode de rejeter les deux textes. «Nous ne pouvons pas soutenir ces motions. Leur mise en œuvre conduirait à une paralysie des compétences du CS. Ce ne serait ni intelligent ni opportun et encore moins souhaitable», a déclaré un député de la fraction jurassienne.
Mêmes atténuées sous la forme d’un postulat, les deux motions ont été très largement rejetées. Le processus peut donc suivre son cours. Le CS doit notamment continuer d’examiner les avis récoltés lors de la consultation faite auprès des paroisses il y a quelques mois. La nouvelle OAP, quant à elle, doit entrer en vigueur en 2026.