«A Noël, Dieu devient comme vous et moi»

«A Noël, Dieu devient comme vous et moi»

Rita Famos et Felix Gmür sont respectivement à la tête des Eglises réformée et catholique de Suisse. Entretien croisé entre les célébrations de Noël, le rôle ces institutions dans la société et la marche du monde.

Elle est le visage des réformés. Il est le visage des catholiques. Contemporains – ils sont tous deux nés en 1966 –, Rita Famos et Felix Gmür sont à la tête des deux Eglises historiques de Suisse, représentant ainsi plus de 5 millions de chrétiens. Depuis 2019, cet évêque bâlois est le président de la Conférence des évêques suisses (CES). Depuis 2020, cette pasteure zurichoise est la présidente de l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS). Comme chaque année, ils se préparent à fêter la naissance de Jésus, survenue il y a plus de 2000 ans. Mais Noël a-t-il toujours le même sens à l’heure de la déchristianisation? Et surtout: comment continuer à s’en réjouir dans un monde guetté par les conflits et les catastrophes écologiques? Rencontre.

La guerre en Ukraine, la pénurie énergétique, l’inflation… Personnellement, arrivez-vous encore à vous réjouir en cette période de Fêtes?

F.G.: Je dirais même que je me réjouis de Noël à plus forte raison! Noël, c’est précisément la naissance du Fils de Dieu, venu nous dire que nous ne sommes pas seuls. C’est le cadeau de l’espérance fait à toute l’humanité. Et d’ailleurs, le Christ lui-même est né dans une période difficile: il n’y a donc pas de bonnes conditions pour vivre Noël, finalement.

R.F.: A Noël, Dieu s’est fait homme. Il vient à notre rencontre dans notre quotidien, nos relations humaines, notre vie. Noël est indépendant de notre état d’esprit ou de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Dieu vient à nous là où nous sommes. Il n’y a pas de situation où il n’est pas possible de ressentir son amour.

Noël est indépendant de notre état d’esprit ou de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Dieu vient à nous là où nous sommes
Rita Famos, présidente de l'Eglise évangélique réformée de Suisse

Les Eglises connaissent, elles aussi, leurs propres crises: baisse du nombre de fidèles, perte de confiance en l’institution, scandales sexuels… Comment vit-on cela en leur sein?

F.G.: Beaucoup de personnes ont été déçues, voire blessées, dans l’Eglise catholique. Je suis peiné chaque fois que j’entends cela. Il faut agir en ouvrant des espaces où les gens se sentent accueillis et le sont vraiment; en faisant passer le message que le Christ est né et présent pour tous, malgré les tensions qu’il peut y avoir dans une vie. Face à la baisse de confiance à laquelle nous faisons face, tout comme d’autres institutions, nous ne cherchons pas à récupérer des clients: nous ne sommes pas une entreprise. Nous souhaitons simplement redonner aux gens le goût de vivre avec le Christ.

R.F.: Pour moi, il est important que nous ne nous dissimulions pas, que nous ne cherchions pas à enjoliver les choses. Les gens ont des questions et il est normal que nous leur répondions. Nous devons prendre ces situations très au sérieux. Mais en même temps nous ne devons pas nous laisser décourager. Cela fait  2000 ans que nous œuvrons à la mission reçue de Dieu, qui est de transmettre cet amour du Christ dans le monde entier. Et cette mission demeure. En Suisse, il y a 5 millions de chrétiens. Cela nous donne une responsabilité que nous devons pouvoir assumer.

Comprenez-vous les croyants qui se distancient de leur Eglise, perdent la foi ou changent de confession?

F.G.: D’une certaine façon, cela est assez normal. Dieu ne nous a pas créés comme des marionnettes, ne connaissant ni doutes ni interrogations. La possibilité de prendre ses distances par rapport à son Eglise ou encore de trouver d’autres relations avec le transcendant est inscrite dans la liberté que Dieu a voulue pour l’être humain. Toute une série de raisons peuvent expliquer ces virages, à commencer par notre époque marquée par l’individualisme, où chacun cherche des rites qui lui correspondent. Mais nous, en tant qu’Eglise, on a une mission et on ne peut donc pas tout changer. On peut être dans l’accueil et l’écoute, mais on ne peut pas répondre par l’affirmative à tout souhait. Je comprends que cela puisse entraîner des déceptions.

R.F.: Quand on écoute certaines histoires personnelles, on comprend qu’il y a eu des blessures, des déceptions, des réactions inadéquates de la part de pasteurs ou de l’institution. Alors oui, je peux comprendre que certaines personnes souhaitent se détacher de l’Eglise. Mais des fois, cela m’irrite aussi, car l’Eglise, c’est nous tous. Et spécialement dans l’Eglise réformée. Ses structures sont démocratiques et on peut y faire part de ses griefs. Je souhaite que davantage de personnes osent partager leurs critiques, leurs attentes envers l’Eglise et contribuent à trouver des solutions.

Comment réagissez-vous face à la baisse de fidèles?

R.F.: J’étais récemment à Karlsruhe pour la réunion du Conseil œcuménique des Eglises, où j’ai rencontré des représentants d’Eglises très petites, comme celles du Pakistan par exemple. Leur combat pour la vie de leur Eglise ultra-minoritaire et leur présence au sein de la société est inspirant.

F.G.: Vatican II a souligné que l’Eglise est le peuple de Dieu. Donc si ce peuple se réduit, il faut alors renoncer à avoir une grande institution et l’adapter au nombre de fidèles. On survivra d’une manière ou d’une autre, comme cela a toujours été le cas.

On est souvent plus soutenus par les autres confessions que par ceux qui se disent sans religion
Felix Gmür, président de la Conférence des évêques suisses

Où se situe encore la force des Eglises traditionnelles dans nos sociétés de plus en plus sécularisées?

R.F.: Notre force réside dans les rituels et les sacrements, qui unissent les gens à travers les générations dans le monde entier. On dit le «Notre Père» depuis 2000 ans, on célèbre Noël et Pâques depuis autant d’années tout autour du globe. Etre ensemble une communauté avec une telle diversité de témoins de l’Évangile, sur l’ensemble du globe, est une grande force. L’amour du prochain, la solidarité, l’espérance, ou la prière nous unissent. Peu d’organisations séculières peuvent offrir aux gens cette connexion et cette longévité.

F.G.: Contrairement à la majorité des projets humains, être chrétien n’est pas un projet de l’égo. Mais Jésus a vécu en communauté et nous appelle à faire de même, unis les uns aux autres. Cet appel inclut tout le monde. C’est pourquoi les Eglises œuvrent sur tous les terrains de la société: avec les pauvres, les réfugiés, les prisonniers, les personnes en situation de handicap, les malades, etc. Cette présence est certes discrète, mais d’une grande force.

Dans nos sociétés multiculturelles, les attaques contre Noël se multiplient: les crèches dans les espaces publics, mais aussi la simple référence à la période de Noël que certains souhaitent rebaptiser «vacances de fin d’années»… Comment ressentez-vous ce rejet des racines chrétiennes?

F.G.: J’aurais tendance à penser que c’est plutôt un phénomène marginal. Pendant la période de l’Avent et de Noël, la lumière, la famille et l’amour du prochain sont replacés au centre de nos vies: le message chrétien est donc toujours là et partout, je ne crois pas qu’il soit remis en question. Ce ne serait d’ailleurs pas raisonnable de rejeter l’amour du prochain. On remettrait alors en question non seulement notre foi, mais aussi notre enracinement culturel.

R.F.: Ces personnes ignorent que cette culture chrétienne est aussi celle qui promeut l’engagement dans la société en faveur des autres, la santé de l’Etat comme celui du plus faible. Ce serait regrettable de se couper de cette racine-là.

F.G.: Beaucoup de choses venant du christianisme ont été reprises par la société: les hôpitaux, les EMS, les écoles… Au départ, ces tâches étaient gérées par les Eglises. Maintenant c’est la société qui s’en charge, et c’est une bonne chose. En 2015, à Neuchâtel, la crèche de Noël a été interdite et sa présence a été également défendue par des personnes musulmanes. On est souvent plus soutenus par les autres confessions que par ceux qui se disent sans religion.

Quelle est à vos yeux la responsabilité, ou le devoir, des Eglises face à cette déchristianisation ambiante?

R.F.: Les Eglises ont toujours la même mission depuis 2000 ans: dire aux gens que Dieu les aime et les encourager à partager cet amour, notamment en s’engageant pour son prochain et dans la société. Ce message a toujours du sens. Mais nous ne trouvons pas toujours le langage adéquat pour le transmettre.

F.G.: Le défi a toujours été le même. Les Eglises ont toujours répondu aux processus de transformation de la société. Elles sont passées par des guerres, des schismes, des épidémies, des persécutions, mais le message est resté intact.

Les mentalités ont évolué. A vos yeux, les Eglises doivent-elles toujours s’adapter à la société, et jusqu’à quel point?

F.G.: Si le message ne change pas, il doit quand même s’inscrire dans une culture pour être compris. C’est ce que Vatican II appelle aggiornamento, soit tisser du lien avec nos quotidiens. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il faille toujours s’adapter sans raison au contenu de la société contemporaine. Sinon on serait tour à tour communiste, capitaliste, militariste, etc.

R.F.: Les Eglises existent depuis 2000 ans parce qu’elles ont su adapter la lecture de l’Evangile aux questionnements et évolutions de l’humanité. Le bouleversement copernicien, l’époque des Lumières ou actuellement le féminisme… L’Eglise a toujours su trouver quelle langue parler pour évoluer avec une société en perpétuel mouvement. Toutefois, cela prend du temps et nécessite des débats, parfois même des luttes entre progressistes et conservateurs. Or je crois que si les Eglises sont une source d’inspiration pour la société, la société peut également inspirer l’Eglise.

La mission de l’Eglise n’est pas de plaire, mais de chercher Dieu
Felix Gmür

Sur quels points pourriez-vous formuler des critiques à l’endroit de vos Eglises respectives?

F.G.: On essaie justement aujourd’hui d’être plus à l’écoute des fidèles, pour mieux les connaître et comprendre leurs interrogations. Ceci dit, la mission de l’Eglise n’est pas de plaire. A qui que ce soit, d’ailleurs. Jésus n’est certainement pas venu pour plaire: il a fini sur la croix. La mission de l’Eglise est de chercher Dieu, et d’aider les gens à faire de même. Un cheminement à faire ensemble. Nous avons parfois cependant failli à accompagner les croyants, faute du bon vocabulaire. Ils ont alors parfois eu l’impression qu’on leur greffait arbitrairement un message et des commandements qu’ils n’arrivaient pas à s’approprier.

R.F.: Il y a un pari très grand à gagner: atteindre les jeunes. Jusqu’à présent, il faut l’admettre, nous n’y sommes pas parvenus. Récemment, de jeunes réformés ont organisé un festival jeunesse romand, Battements Réformés (BREF), qui a été une vraie réussite. Cela nous a démontré qu’il faut leur laisser la place pour mener des projets qui leur soient propres.

Sur le Mariage pour tous et le droit à l’avortement, qui a été remis en question aux Etats-Unis cette année, vos traditions divergent. En tant que chrétiens tous les deux, comment l’expliquez-vous?

F.G.: Les Saintes Ecritures sont notre base commune. Mais ces textes ne délivrent pas de réponses toutes faites à nos interrogations modernes. Voilà pourquoi il n’existe pas de vision univoque entre réformés et catholiques. Cependant, chaque tradition est capable de motiver ses points de vue selon son contexte et sa théologique propres. Cette diversité est d’ailleurs une conséquence de la Création qui nous a fait libres. Si nous avions toujours les mêmes réponses, cette liberté n’existerait plus vraiment.

R.F.: Les évolutions de la société nous poussent à remettre en question notre image du monde et de l’être humain. Ces discussions ont lieu dans l’entier de la chrétienté mais aussi dans tout le protestantisme, où il n’existe pas non plus de consensus. Ces débats de société sont inévitables et ils font légitimement partie du quotidien de l’Église.

Aucun pays ne peut apporter de réponses individuellement à la question de la migration. Il faut l’aborder collectivement
Rita Famos

Et sur la migration, qui va être un des sujets centraux de 2023, vos Eglises tiendront-elle le même discours?

R.F.: La migration existe depuis la nuit des temps et a toujours engendré des conflits. On le lit déjà dans la Bible. Mais au XXe siècle, la question de la migration a redoublé de complexité, notamment à cause des questions de justice climatique et économique. Aucun pays ne peut y apporter de réponses individuellement. Il faut l’aborder collectivement. Les chrétiens ont d’ailleurs leur rôle à jouer dans la défense de la dignité humaine. Là est l’essentiel de notre contribution à cette réflexion politique. C’est d’ailleurs la raison de nos engagements dans les centres pour requérants d’asile. Et ceci sans pour autant renier la peur légitime de citoyens suisses également défavorisés, qui ressentent cette immigration comme une menace.

F.G.: Qu’elle soit causée par des guerres, la famine ou le climat, la migration est un phénomène extrêmement complexe, qui implique toujours des vies humaines. En témoigne ce cimetière qu’est devenue la mer Méditerranée, dont la simple idée peut me faire monter les larmes. Bien que nous soyons en Suisse, plutôt riches et protégés, nous devons dès à présent changer nos mentalités sur la migration, de même que sur l’écologie. Si nous avons besoin des étrangers pour travailler dans notre industrie, nous devons également considérer l’accueil de personnes qui ont besoin de la Suisse pour enfin vivre dignement.

Cette année, on a beaucoup pointé la différence entre l’accueil fait aux Ukrainiens et celui réservé aux autres migrants, d’Afrique ou du Moyen-Orient. Cela n’est-il pas contraire au message biblique?

F.G.: Je suis très reconnaissant que les Ukrainiens aient pu être accueillis à bras ouverts. Notre plus grande proximité culturelle avec eux a sans doute facilité ce sentiment d’urgence qu’ont embrassé les Suisses. Il ne faut toutefois pas oublier les autres, c’est important.

R.F.: Il n’est pas acceptable de mettre les réfugiés les uns contre les autres. Il est évident que la situation ukrainienne nécessitait une réponse rapide. Le statut de protection S, qui leur a immédiatement été accordé, devrait désormais pouvoir s’étendre à d’autres régions du monde et d’autres réfugiés, afin d’arriver à un équilibre éthique.

Nous célébrons ces jours Noël. Comment y trouvez-vous, année après année, encore du sens?

F.G.: A Noël, Dieu se fait homme. Dieu devient comme vous et moi, pour que nous soyons capables de vivre plus humainement. Il nous donne la force de le chercher dans chaque être mis sur notre route, qu’il soit réfugié, migrant, pauvre, malade, vieux, jeune, ou même un nouveau-né.

R.F.: À côté de Pâques, Noël est pour moi la fête la plus importante: elle permet de rappeler que Dieu n’est pas une idée abstraite quelque part dans le ciel, mais bien un aspect très concret de notre vie. Le bougies que nous allumons, les cadeaux que nous partageons les uns avec les autres, le fait que nous nous rassemblions entre amis et en familles: ce sont des signes de la présence de Dieu parmi nous. Ils nous donnent la force et le courage d’entamer l’année à venir de manière renouvelée.

Personnellement, qu’est-ce qui vous touche le plus à Noël?

R.F.: Premièrement, chanter l’«Oratorio de Noël». A chaque fois, cela me bouleverse. Ensuite, il y a la veillée de Noël le 24 au soir. L’église est pleine, les gens chantent et je sais qu’à ce moment précis, des millions de chrétiens du monde entier sont occupés à la même chose. Etre incluse dans ce grand mouvement me fait vibrer! Et finalement la rencontre avec ma famille.

F.G.: Ce qui me touche le plus, c’est la messe de minuit, que je célèbre toujours moi-même dans la cathédrale. Il y a là quelque chose de magnifique du point de vue sensoriel: la lumière, les chants, l’odeur de l’encens… Au milieu des personnes âgées et des plus jeunes, le message de Noël fait par l’ange aux bergers, et qui appelle à la gloire de Dieu et la paix sur la terre, se fait vrai et possible. A la fin de la messe, quand on éteint toutes les lumières pour entonner le «Stille Nacht» à la seule lumière du sapin, je suis très ému.

Pour beaucoup, Noël représente les repas en famille: des réunions qui ne se passent pas toujours bien ou qui n’existent plus (divorces, deuil, exil…). Que signifie, pour vous, le mot «famille»?

R.F.: La famille biologique est importante. Elle permet d’être entouré et soutenu. Cela dit, le partage est possible au-delà de cette famille nucléaire. Jésus nous montre que la famille a un sens bien plus large, quand il appelle celui-ci son frère ou sa sœur. Il existe toutes sortes de familles et il est important de le rappeler. Notamment parce que la vie, parfois, nécessite que l’on prenne ses distances avec la famille dans laquelle on est né, au bénéfice d’une famille où l’on s’est choisi mutuellement.

F.G.: Je suis très reconnaissant d’avoir grandi dans une large famille où les cousins, oncles et tantes formaient une tablée nombreuse. La famille est souvent ce qu’on connaît le mieux. Elle permet de discuter, de partager, mais nous autorise aussi à ne pas être d’accord. Je souhaite à chacun de pouvoir se sentir d’une façon ou d’une autre «en famille», que celle-ci soit biologique ou non. L’humanité est une grande famille. Voyons plus large!

Pour finir, quels seraient vos conseils pour passer un joyeux Noël?

En chœur : Ne nous stressons pas! (rires)

F.G.: Osons nous réjouir.

R.F.: Laissons-nous un peu surprendre. Le reste viendra.

RITA FAMOS

1966 Naissance à Zweisimmen dans le canton de Berne

1985(-1992) Démarre ses études de théologie, à l’Université de Berne puis à Richmond (Virginie) aux Etats-Unis et à Halle, RDA.

1993 Devient pasteure de la paroisse d’Uster jusqu’en 2005,  et à celle de Zurich Enge (2005-2011)

1996 Naissance de son premier enfant, avant le deuxième en 1997. Leur père est son mari, le Professeur de théologie Cla Reto Famos

2011 Participe à la direction de la formation au sein des Eglises réformées suisses alémaniques (jusqu’en 2013), puis est nommée directrice de l’aumônerie à l’Eglise évangélique réformée du canton de Zurich

2020 Devient la première femme élue à la tête de l’Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS)

FELIX GMÜR

1966 Naissance à Lucerne

1990 Obtient une licence en philosophie au Centre de Sèvres de Paris

1994: Obtient sa licence de théologie après des études dans les universités de Fribourg et de Munich

1997 Obtient un doctorat en philosophie à l’Université de Munich, avant un doctorat en théologie à Rome en 2011

1999: Est ordonné prêtre pour le Diocèse de Bâle

2006: Devient secrétaire général de la Conférence des évêques suisses (CES)

2010: Est élu par le chapitre du diocèse de Bâle en septembre afin de devenir évêque. Sa nomination est confirmée par le pape Benoît XVI en novembre

2011: Est ordonné évêque à Olten par le cardinal Kurt Koch, assisté par l’évêque de Sion Norbert Brunner et Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg-en-Brisgau

2019: Devient président de la CES