Ukraine: l’Église réformée neuchâteloise se positionne
La position de l’Église orthodoxe russe face à la guerre en Ukraine est intolérable, estime la majorité des délégués au Synode (organe délibérant) de l’Église réformée du canton de Neuchâtel (EREN). Résultat: l’EREN soutiendra les démarches des Églises sœurs zurichoise et tessinoise, qui demandent la suspension de l’Église orthodoxe russe du Conseil œcuménique des Églises (COE) dont elle est membre. Une décision qui, après de vives discussions, a servi de réponse à une motion urgente arrivée au terme de la session, le 1er juin au Louverain. Le texte exhortait le Conseil synodal (exécutif) neuchâtelois à demander à sa faîtière, l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS) de suspendre l’Église orthodoxe russe du COE. Mais les délégués craignaient qu’en accédant à la proposition des motionnaires, il y ait interférence avec un autre dossier brûlant que l’EREN doit défendre devant l’EERS: l’augmentation des subventions pour l’aumônerie dans les centres d’asile fédéraux.
La session a surtout été l’occasion pour les délégués de valider la version finale du rapport du Conseil synodal relatif au processus EREN 2023. L’objectif: tendre vers un modèle global d’Église, inédit dans le paysage institutionnel réformé, qui définira une ligne politique et ecclésiologique de l’EREN pour les vingt à trente années à venir. Pour rappel, le processus EREN 2023 veut favoriser les mutualisations et centraliser certaines tâches administratives.
Présenté oralement à l’assemblée en janvier, le rapport du Conseil synodal avait ensuite été soumis aux paroisses, ouvrant ainsi une période d’échanges entre le terrain et l’exécutif sur le sujet. Une démarche participative et sans pression aucune, telle que voulue par le Conseil synodal, a rappelé son président Yves Bourquin. C’est donc sans grand débat que le rapport a finalement été approuvé d’une même voix par les délégués, même si certains ont tout de même fait part de leurs craintes s’agissant de la potentielle perte de pourcentage de travail dans les paroisses en faveur de l’Église cantonale.
Bonne nouvelle du jour: le déficit de 984'500 francs prévu pour 2021 ne s’élève finalement qu’à 456'128 francs. Cette différence s’explique en partie par un héritage conséquent, des vacances de postes et des paiements immobiliers différés. Le conseiller synodal en charge des finances, Jacques Péter, a tout de même rappelé qu’il sera primordial de procéder à des économies à l’avenir, même si chaque année, le résultat escompté s’avère moins préoccupant qu’annoncé. En effet, sans un coup de pouce «extraordinaire», difficile de viser un équilibre des comptes en l’état actuel. Une situation qui pourrait encore devenir plus tendue au vu de la diminution des contributions ecclésiale qui continuent à s’éroder, avec des baisses plus conséquentes liées à la pandémie. Une réserve « Informatique et fichier centralisé » et une réserve « Politique immobilière » ont été créé afin de répondre aux besoins futurs.
Et aussi
Lors du synode, les délégués ont accepté le rapport annuel 2021. La modification du règlement général relatif à la destitution d’un membre de l’exécutif cantonal et d’un membre d’un conseil paroissial dans une fonction élective a également été validée. Plusieurs rapports figuraient à l’ordre du jour dont celui de la structure de l’administration et des Services cantonaux, de la consultation des Services cantonaux, de la bénédiction du mariage pour tous les couples mariés ainsi que celui sur les débuts de la plateforme Recherche et développement. Une motion visant à ne plus définir de cible garantie des paroisses en faveur des œuvres Terre Nouvelle a été débattue. Invitée pour l’occasion, Ruth Pfister-Murbach, membre du Conseil de l’EERS a souligné l’importance de chaque Église cantonale au sein d’une entité nationale plus grande. Cette session était la dernière du Conseiller synodal Adrien Bridel qui a été remercié pour ses neuf années passées à l’exécutif. Un nouveau membre laïc et recherché pour cet automne.