La foudre tue quinze fidèles au Rwanda

La foudre tue quinze fidèles au Rwanda

L’Église adventiste de Gihemvu au Rwanda a été touchée par la foudre
Quinze fidèles ont été tués et 140 autres blessés. Le gouvernement souhaite fermer les bâtiments religieux qui ne répondent pas aux normes de sécurité minimales.

Photo: Les cercueils des personnes tuées par la foudre à Gihemvu © RNS/Nyaruguru District Twitter

(RNS/Protestinter)

Nairobi, Kenya – Alors que le gouvernement rwandais continue de fermer les lieux de culte qu’il juge non conforme aux normes de sécurité et que les dissidents l'accusent de bafouer la liberté religieuse, la foudre a tué 15 fidèles dans le sud du pays, samedi 10 mars. L’accident s’est déroulé dans l'Église adventiste à Gihemvu et a également blessé 140 paroissiens. Pour ceux qui soutiennent la fermeture des lieux dangereux, c’est une nouvelle preuve des risques mortels qu’encourent les paroissiens.

«Cette catastrophe est une réponse tragique, mais appropriée à ceux qui se plaignent de la fermeture des lieux de culte par les autorités. Ces lieux ne respectent pas les exigences minimales de sécurité imposées aux endroits qui accueillent un grand nombre de personnes», a écrit le Rwandais Mwene Kalinda dans une lettre au New Times, un quotidien anglophone appartenant au gouvernement.

Le gouvernement a fermé le mois dernier plus de 700 églises à Kigali - ainsi que des centaines d’autres églises et de mosquées à l'extérieur de la capitale - invoquant des manquements aux codes du bâtiment. Beaucoup d’édifices religieux fermés appartenaient aux pentecôtistes, une dénomination à croissance rapide dans ce pays à prédominance chrétienne.

Un conflit politico-religieux

Les fermetures ont également été accompagnées de l'arrestation de six pasteurs qui ont été accusés d'organiser des rassemblements contre ces mesures de sécurité. David Himbara, un défenseur rwandais du développement international basé au Canada, ainsi que d'autres spécialistes qui connaissent la politique du pays estiment que le président Paul Kagame a ciblé les églises, car elles «offraient un espace dans lequel on pouvait imaginer et parler de changements».

L'Église adventiste du septième jour de Gihemvu, qui a fermé ses portes après l’événement de samedi, se trouve dans une zone montagneuse près de la frontière avec le Burundi, une région sujette à la foudre. Bien qu'il n'y ait eu aucune confirmation officielle, des rapports semblent soutenir que l'église n’avait pas de paratonnerre. Le jour précédent le drame, un étudiant s’est fait foudroyer dans la région.

Emmanuel Rumeresha, un ancien de l'Église, a déclaré que les responsables avaient mis en garde la congrégation contre l'utilisation de téléphones portables dans le bâtiment en raison de la menace de foudre. Il a raconté que les fidèles venaient d'accueillir le prédicateur quand il a commencé à pleuvoir. «Soudainement, il y a eu un grand bruit, j'ai vu la foudre frapper les fidèles. Nous sommes tous tombés l’espace d’un instant», a déclaré Emmanuel Rumeresha au New Times.

Le révérend Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale de l'Église adventiste du septième jour, a déploré ces décès. «Nos pensées vont à nos chers frères et sœurs au Rwanda qui ont subi cette perte très difficile. Quelle tragédie lors d'un service religieux», a posté Ted N. C. Wilson sur Facebook.