Réformés et luthériens célèbrent le bicentenaire de leur union

Réformés et luthériens célèbrent le bicentenaire de leur union

Dans le cadre d’un culte à Hagen, en Allemagne, les réformés et les luthériens ont fêté les 200 ans d’union de leurs deux confessions
Cet appel à l’unification avait été lancé par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III en 1817.

Photo: La Johanniskirche à Hagen CC (by-sa) Klaus

Hagen (EPD/Protestinter) – A l’occasion d’un culte tenu à Hagen, dans le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l’Union des Eglises protestantes est revenue sur la victoire remportée il y a 200 ans sur les conflits entre luthériens et réformés. Pendant son prêche, la présidente de l’Eglise protestante de Westphalie, Annette Kurschus, a évoqué les affrontements internes autour du récit biblique de la rivalité entre Jacob et Esaü. «Que de fautes les uns envers les autres nos pères et mères ont accumulées dans la foi», a-t-elle déclaré sur le sujet. Mais tout comme Jacob a soudain rencontré Dieu alors qu’il fuyait son frère après leur terrible conflit, les chrétiens aussi peuvent espérer trouver dans leurs rangs une vraie unité autour des questions spirituelles.

«Tout ce que nous croyions devoir inventer, faire naître à force de durs efforts existe en réalité déjà depuis longtemps. Cela nous est donné», a affirmé la théologienne. Le Christ lui-même est tel un hôte qui rend possible la réconciliation. Nul besoin pour cela de «la construction intellectuelle démesurée que serait une interprétation commune de la Cène. Pas plus que d’une rencontre théologique entre le festin céleste et les célébrations d’ici-bas». L’évêque de Hanovre Petra Bosse-Huber, présidente de l’Office de l’Union des Eglises protestantes, et Manfred Rekowski, président de l’Eglise protestante de Rhénanie, ont également participé au culte organisé à l’église Saint-Jean (ou Johanniskirche).

A la suite de la Réforme de 1517, deux courants se sont formés dans l’Eglise protestante: les luthériens et les réformés. Des différences d’opinions d’ordre théologique, principalement liées à leur conception de la Cène, les ont d’abord menés à une irréductible opposition. En 1817, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III a lancé un appel à l’unification des deux confessions protestantes, auquel nombre de voix se sont ralliées. Le but de cette «union prussienne» était de renforcer l’unité du protestantisme. De nos jours, les différences ne sont depuis longtemps plus de nature à provoquer une division profonde. L’Église protestante de Westphalie réunit à ce jour des communautés luthériennes, réformées et unies. Sa voisine de Rhénanie est l’une des grandes Eglises régionales unies au sein de l’Eglise protestante d’Allemagne.