Violence envers les femmes: une délégation protestante à la Chambre des députés italiens

Violence envers les femmes: une délégation protestante à la Chambre des députés italiens

La présidente de la Chambre des députés, Laura Boldrini, a reçu une délégation de femmes protestantes. Elles lui ont remis les deux pétitions, l’une pour les hommes, l’autre pour les femmes, lancées l’an passé par la fédération italienne des femmes protestantes contre la violence de genre.

Photo: Laura Boldrini accueille la délégation de la FDEI. ©Agenzia NEV

Rome (NEV/Protestinter) Une délégation des femmes protestante a été reçue dans l’après-midi du 30 mars par la présidente de la Chambre des députés d’Italie Laura Boldrini. La rencontre a duré près d’une demi-heure, et s’est caractérisée par une atmosphère cordiale et par l’intérêt mutuel. Des mains de Dora Bognandi, présidente de la Fédération des femmes protestantes en Italie (FDEI), la présidente Boldrini a reçu les 5158 signatures recueillies par la FDEI au travers de deux pétitions contre la violence faite aux femmes: l’une pour les femmes et l’autre pour les hommes, marquant ainsi la coresponsabilité des sexes face à ce phénomène à combattre. Ces pétitions sont toutes deux axées sur la «stratégie des trois P»: la protection, la prévention et la promotion.

«La violence envers les femmes est un fléau face auquel il faut agir en réseau», a déclaré Dora Bognandi, faisant référence aux problèmes que l’on rencontre également dans les Eglises protestantes. «Nous devons nous battre ensemble de manière coordonnée, chacun avec ses propres spécificités. Nous les Eglises, nous reconnaissons ne pas être irréprochables en ce qui concerne le problème de la violence, mais d’autres milieux qui constituent notre société doivent aussi évoluer.» La discussion s’est poursuivie avec spontanéité et à plusieurs reprises la nécessité d’un travail de prévention dans lequel les hommes s’engagent également a été évoquée. «Les hommes doivent être conscients de ce problème et être les premiers à travailler sur eux-mêmes», a souligné Dora Bognandi. «C’est la philosophie qui nous a poussées à lancer une pétition double: réaffirmer la diversité dans le même engagement.»

«Nous vivons dans une société où il est difficile d’humaniser “l’autre”», a poursuivi la présidente Laura Boldrini, revenant sur des propos qu’elle avait tenus dans le périodique protestant Riforma. «Nous le voyons avec les migrants et avec tous les individus fragiles dans notre société. Le problème fondamental est la haine contre ceux qui ne correspondent pas à un certain modèle; c’est ce qui se cache derrière la violence des hommes envers les femmes, mais aussi derrière la violence et la discrimination vécue par les personnes LGBT.»

Le seul homme présent durant cette rencontre, le député Luigi Lacquaniti, a conclu: «comme en témoignent les événements évoqués durant cette rencontre, le problème de la violence contre les femmes est un problème grave. Je crois que nous devons agir au niveau de l’éducation. Je suis en faveur de ce qu’on appelle “éducation sentimentale” à l’école.»