Les témoins de Jéhovah craignent de se faire expulser par le gouvernement russe

Les témoins de Jéhovah craignent de se faire expulser par le gouvernement russe

Les autorités russes considèrent les témoins de Jéhovah comme un groupe extrémiste
La Cour suprême devra prendre position le 5 avril prochain.

Photo: Les juges de la Cour suprême de Russie © RNS/Reuters/Maxime Shemetov

(RNS/Protestinter)

La Cour suprême de Russie décidera bientôt s'il faut considérer les témoins de Jéhovah comme un groupe extrémiste. Les membres de la communauté craignent cette dénomination qui conduirait à la fermeture de plus de 2300 congrégations dans le pays. Cette éventualité a survolté un grand nombre des huit millions de témoins de Jéhovah du monde, minoritaires dans chaque pays où ils vivent et fréquemment harcelés. Mais leur expérience en Russie, où résident environ 175’000 témoins, a été particulièrement difficile. «Une interdiction imminente est en train d’aboutir», a déclaré le porte-parole des témoins de Jéhovah, David A. Semonian. «Il y a d'autres endroits où nous avons surmonté des défis, mais là c'est unique».

Les témoins de Jéhovah, un mouvement chrétien fondé aux Etats-Unis à la fin du XIXe siècle, sont connus pour leur prosélytisme en faisant du porte-à-porte, mais aussi pour leur rejet de la violence et du service militaire. Ils ont commencé une campagne mondiale au moyen de lettres le 21 mars, quelques jours après que le ministère de la Justice a demandé au tribunal de se prononcer sur la dénomination. Le tribunal doit prendre l'affaire le 5 avril.

Une communauté pacifique

«Nous avons bon espoir que cela aura un impact avec les autorités russes», a relevé David A. Semonian qui fait partie de la campagne de rédaction de lettres. «Ils verront que les témoins de Jéhovah ne sont pas des menaces pour le gouvernement, que nous sommes des personnes pacifiques et que nous faisons partie des citoyens russes». Les témoins ont déjà été interdits dans certaines régions du pays, où les fonctionnaires locaux considèrent que leur littérature et leurs critiques de l'Eglise orthodoxe russe sont une forme de provocation.

La communauté a été classée comme particulièrement menaçante par les responsables du gouvernement russe qui ont fait des raids dans leurs églises. Mais d'autres groupes religieux ont également été pointés du doigt. Une loi contre le prosélytisme est entrée en vigueur l'été dernier. Elle limite l'activité des groupes religieux aux bâtiments et exige des permis pour les missionnaires, entre autres restrictions. Le président russe Vladimir Poutine s'est déclaré le défenseur de la communauté religieuse majoritaire en Russie, l'Eglise orthodoxe russe.