Le nombre de familles radicalisées se multiplie

Le nombre de familles radicalisées se multiplie

La radicalisation en milieu familial augmente significativement, en Allemagne
Selon le spécialiste Christian Hantel, des mesures de prévention à l’école pourraient améliorer la situation.

Photo: CC (by) 1000zen

(EPD/Protestinter)

Hanovre – Le spécialiste du salafisme, Christian Hantel, voit dans le nombre croissant de familles radicalisées un nouveau danger. C’est de ce type de famille que la jeune sympathisante d’ISIS, Safia S., âgée de 16 ans, est issue. Elle a été condamnée en janvier à six ans de prison pour avoir attaqué un agent de police. C’est également le cas d’une élève du même âge, venant de Belm dans l’arrondissement d’Osnabrück, qui se rendait depuis des années à l’école avec un niqab. Cette dernière a grandi dans une famille extrémiste.

«Les deux jeunes filles ont été éduquées dès l’enfance selon la pensée salafiste», a affirmé Christian Hantel. «Cela limite nos possibilités. Dans ce type de familles, nous n’avons aucune influence. Il ne nous reste que la possibilité de chercher une option d’action par l’école ou le service de la jeunesse», a ajouté le chef du département de prévention du salafisme de Basse-Saxe.

Selon ce spécialiste, le nombre de personnes qui découvrent les idéologies radicales en milieu familial va augmenter. Les jeunes qui ont été radicalisés ces dernières années en Syrie ou en Allemagne par des prédicateurs les exhortant à la haine ainsi que sur internet ont fondé des familles et donnent leur interprétation extrémiste de l'islam à leurs enfants.

Augmenter la prévention

Christian Hantel invite à faire des enjeux de la radicalisation une partie intégrante de la formation des enseignants, en y associant les compétences des médias et les connaissances interculturelles. «La vraie prévention est celle qui permet aux enseignants de faire en sorte que nous n’en arrivions même pas au point de la radicalisation».

L’agence de prévention «beRATen» a jusqu’à présent, principalement été occupée par des parents inquiets par le sort de leurs enfants radicalisés, ou encore par des enfants à risque élevé de radicalisation, a déclaré le spécialiste. Depuis l’année dernière, le nombre de demandes a augmenté de façon très significative. À l'heure actuelle, le personnel a suivi plus d’une centaine de dossiers d'intensité variable. Le nombre de demandes émanant d'écoles ou de municipalités auprès d’un service de consultation professionnelle s’est, quant à lui, encore amplifié.