Conseil œcuménique des Eglises: les Etats-Unis doivent «maintenir leur culture d’accueil»

Conseil œcuménique des Eglises: les Etats-Unis doivent «maintenir leur culture d’accueil»

Le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et la Fédération luthérienne mondiale (FLM) ont exprimé leur inquiétude face à l’interdiction d’entrée de ressortissants de pays arabo-musulmans décidée par Donald Trump. Les étrangers, les réfugiés et les personnes exilées ont droit à la protection, ont-ils affirmé dans un communiqué enjoignant Washington à maintenir sa tradition d’accueil en accord avec les obligations imposées par le droit international.

Photo:CC(by-nc) Jack French

(EPD/Protestinter) Non seulement la politique actuelle des Etats-Unis nuit-elle aux hommes et aux femmes qui ont urgemment besoin d’un refuge, mais elle représente aussi un mauvais exemple pour «d’autres pays développés qui ne voudraient pas respecter les droits internationaux des réfugiés», relèvent le COE et la FLM qui représentent environ 600 millions de chrétiens dans le monde. Ils critiquent particulièrement l’annulation des autorisations de voyage des Syriens, une mesure catastrophique qui démontre une absence de compassion et de sens des responsabilités, selon eux.

Doublement punis

De nombreux dirigeants de communautés chrétiennes aux Etats-Unis et dans le monde sont préoccupés par les ordres du nouveau président américain. Annoncés comme des mesures protégeant la nation de l’entrée de terroristes, ils nuisent en réalité avant tout aux «victimes du terrorisme, de génocides, de guerres civiles et de persécutions», soulignent le COE et la FLM qui disent se faire les porte-parole de l’inquiétude des chrétiens.

Une délégation du Conseil œcuménique des Eglises avait rencontré fin janvier des victimes chrétiennes, yézidies ou musulmanes du terrorisme en Irak. Ces dernières doivent désormais se sentir «doublement punies», soulignent les auteurs du communiqué selon lesquels le droit international humanitaire prévoyant leur protection doit être respecté «quelle que soit leur identité religieuse et ethnique».

Un favoritisme dangereux

Enfin, le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et la Fédération luthérienne mondiale (FLM) mettent en garde contre le fait de favoriser les chrétiens dans l’obtention de visas. Non seulement cette manière de faire ne protègerait-elle pas mieux la communauté chrétienne d’Irak, mais la réconciliation entre les différents groupes religieux risquerait d’être mise à mal à l’avenir, concluent-ils.