Pour faire un bon prêche, l’inspiration du Saint-Esprit ne suffit pas

Pour faire un bon prêche, l’inspiration du Saint-Esprit ne suffit pas

[pas de chapeau]

En Allemagne, des «coaches de culte» aident les pasteurs à améliorer leurs sermons. Une initiative originale qui n’est cependant pas toujours au goût des principaux intéressés.

Photo: CC(by-sa) Paul O'Rear

Hildesheim/Hamburg (EPD/Protestinter) Aujourd’hui plus que jamais, les pasteurs sont sous le feu des critiques lorsqu’ils prononcent un sermon. Ainsi, il n’est désormais plus possible de «compter uniquement sur le Saint-Esprit pour en assurer le professionnalisme», estime Anne Gidion, théologienne protestante et spécialiste des cultes à Hambourg. Forts de ce constat, une soixantaine de pasteurs et de musiciens se sont réunis trois jours durant à Hildesheim (Basse-Saxe) lors des premières assises nationales destinées aux conseillers des cultes de l’Eglise protestante en Allemagne (EKD). Au cœur des discussions de ces «coaches de culte», comme on les appelle: l’amélioration de la qualité des célébrations.

«Etre en harmonie avec le monde requiert de recourir à un langage accessible et d’adopter une attitude à la hauteur des attentes, particulièrement lors des cultes», estime Anne Gidion, codirectrice des assises. Or, au sein de l’Eglise, ce n’est plus une évidence depuis longtemps. De nombreux pasteurs se sentent offensés lorsque leur supérieur hiérarchique leur propose de suivre un coaching. «C’est encore ressenti comme quelque chose de honteux. Pourtant, le fait d’aimer prêcher n’exclut pas qu’on doive s’y exercer», souligne la cheffe du collège pastoral de l’Eglise du Nord.

Une initiative unique

Pour l’instant, une centaine de pasteurs et de musiciens d’Eglise sont «coaches de culte» en Allemagne. Ces derniers sont disposés à aider les pasteurs tant dans la formulation de leurs sermons que dans la qualité de l’accompagnement des fidèles, et ce, au-delà des frontières des Länder. «Il n’existe encore rien de ce genre et à cette échelle», souligne Anne Gidion. Une aide d’autant plus appréciable qu’on ne compte plus le nombre de fidèles qui ont quitté l’Eglise à la suite d’une prédication maladroite lors d’un baptême, d’un mariage ou d’un enterrement.