Le nombre d’églises sanctuaires a doublé depuis l’élection de Trump

Le nombre d’églises sanctuaires a doublé depuis l’élection de Trump

Aux Etats-Unis, plus de 800 communautés religieuses se sont déclarées refuges pour migrants sans papier. Environ le double de ce qu’elles étaient le jour de l’élection présidentielle.

Photo: L’Americano-Palestinienne Manal Kawas, dont le mari a été renvoyé des Etats-Unis participe à une manifestation anti-Trump, le 18 décembre 2016 à New York. ©RNS/Reuters/Darren Ornitz

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Le nombre d’églises et de lieux de prières qui se déclarent sanctuaire pour les migrants a beaucoup progressé durant les jours qui ont précédé l’investiture de Donald Trump, vendredi 20 janvier, selon les responsables du mouvement des sanctuaires d’Eglise. Le nouveau président américain a menacé de construire un mur pour maintenir les Mexicains en dehors des Etats-Unis. Il a aussi promis de renvoyer un nombre record de migrants. Comme d’autres associations religieuses, le réseau national PICO, qui fédère des organisations chrétiennes progressistes a déclaré que les Eglises ont le devoir de prendre position de façon prophétique et forte pour protéger tous ceux qui étaient déjà menacés de renvoi sous l’administration Obama et qui ont désormais encore plus à craindre de Trump.

Le mouvement des sanctuaires dit obéir au droit international supérieur, et, bien sûr, aux lois divines et aux textes sacrés qui appellent les croyants à résister à «ces propositions de la nouvelle administration fédérale américaine, qui prend malheureusement ses racines dans le racisme et la ferveur anti-immigration», a expliqué jeudi le révérend Noel Andersen organisateur des activités citoyennes de l’organisation Church World Service, lors d’une conférence téléphonique.

L’évêque évangélique Dwayne Royster directeur politique du réseau national PICO et modérateur de la conférence téléphonique a expliqué que le mouvement s’est étendu et regroupe «toute communauté effrayée par la politique discriminatoire de l’administration Trump.» Il pointe, en particulier, le projet de Trump de créer un registre des musulmans et l’augmentation des crimes de haines à l’encontre des minorités durant la campagne et depuis l’élection.

L’imam Omar Suleiman, professeur d’études islamiques à l’Université méthodiste du Sud, qui a également participé à la conférence, a déclaré qu’il signera bientôt la lettre ouverte d’un groupe d’imams appelant les mosquées à travers le pays à ouvrir leurs portes comme sanctuaires à tous ceux qui ont besoin. «Notre foi nous apprend que tous les gens sont dignes d’être tétés avec humanité, indépendamment de leur statut administratif», a-t-il ajouté.