De grandes figures du christianisme réclament une fin du schisme entre Eglises

De grandes figures du christianisme réclament une fin du schisme entre Eglises

Le regard tourné vers le 500e Jubilé de la Réforme qui sera célébré l’année prochaine, d’importantes personnalités chrétiennes exigent la fin du schisme entre les Eglises.

Image: des personnalités appellent les paroisses à célébrer des cènes œcuméniques. La cène, Juan de Juanes, fin du XVIe siècle

Berlin (EPD/Protestinter). D’éminents représentants des Eglises catholique et protestante ont appelé les chrétiens des deux confessions à se réunir pour une cène commune, quitte à braver les résistances de leurs responsables religieux, la semaine passée à Berlin. «L’Eglise ne peut attendre 500 ans de plus», a déclaré Antje Vollmer (les Verts), théologienne protestante et vice-présidente de longue date du Bundestag. «Si l’année à venir se termine réellement comme elle va démarrer pour l’Eglise, alors nous aurons laissé passer une chance extraordinaire.»

En collaboration avec le père jésuite Klaus Mertes, cette ancienne représentante des Verts a rédigé sous le titre «L’œcuménisme à l’ère de la terreur» un écrit polémique pour l’unité des chrétiens, qui sera présenté par le président du Bundestag Norbert Lammert (CDU).

Le point de départ de la correspondance entre les deux théologiens a été la commémoration œcuménique annuelle commune en l’honneur des victimes de la résistance allemande du 20 juillet 1944, dans le lieu de mémoire de Berlin-Plötzensee. Même sous de tels auspices, une cène commune a été impossible toute l’année, car la hiérarchie religieuse catholique refuse de permettre à des non-catholiques l’accès à cette célébration eucharistique. Avec une telle attitude, 2017 serait «un Jubilé incroyablement triste», a déclaré le catholique Norbert Lammert. La question de permettre ou non aux catholiques et aux protestants de célébrer la cène ensemble est selon lui «absurde», toute cette question est une «situation scandaleuse».

«Nous devons donc enfin nous demander si nous n’avions jusque-là pas pris conscience des choses», affirme Norbert Lammert. C’est la crédibilité du christianisme qu’on risque avec de tels anachronismes. Le père jésuite Klaus Mertes —qui, en sa qualité de directeur du collège théologique Casinius à Berlin, a été en 2010 le premier à rendre publics les scandales des abus sexuels au sein de l’Eglise catholique— a conseillé aux paroisses de ne plus accepter cette séparation. «Les paroisses doivent faire l’union, sans plus se cacher», a affirmé Klaus Mertes. Nul ne doit plus être exclu, que ce soit des baptêmes, des pénitences ou des cènes.