Un groupe évangélique cherche une approche plus chrétienne de la politique

Un groupe évangélique cherche une approche plus chrétienne de la politique

Aux Etats-Unis, les évangéliques votent traditionnellement pour le parti républicain. Dans le cadre de la campagne présidentielle actuelle, alors qu’une part d’entre eux a été choquée des propos de Donald Trump, un groupe constitué de personnalités évangéliques cherche à susciter le débat dans cette communauté.

Aux Etats-Unis, les évangéliques votent traditionnellement pour le parti républicain. Dans le cadre de la campagne présidentielle actuelle, alors qu’une part d’entre eux a été choquée des propos de Donald Trump, un groupe constitué de personnalités évangéliques cherche à susciter le débat dans cette communauté.

Photo: DonkeyHotey (CC by-sa)

, RNS/Protestinfo

Au cœur d’une campagne présidentielle agitée, un groupe de treize leaders évangéliques a fondé une organisation préconisant une approche à la fois chrétienne et civile de la politique.

Le groupe Public Faith souligne son impartialité et inclut à la fois des évangéliques conservateurs et libéraux. Parmi ses fondateurs, on compte Michael Porter, directeur adjoint des initiatives basées sur la foi pour le compte de Barack Obama, lors du premier mandat du président, et Alan Noble Jr., rédacteur en chef du magazine en ligne «Christ and Pop culture». «Nous cherchons à offrir une autre voix: confiante et pleine d’espoir, mais aussi pleine de conviction et de grâce», déclare le groupe sur son site web mis en ligne le 29 août.

Les fers de lance de Public Faith affirment qu’ils essaient de contrer les sentiments de certains évangéliques qui ont toujours voté pour le parti républicain, et qui ont l’impression de devoir pencher pour une ligne politique dure, ou s’incliner devant des procédures politiques que beaucoup trouvent détestable en cette période de campagne.

La rhétorique du candidat républicain Donald Trump a affligé beaucoup de personnalités évangéliques, qui l’ont accusé de stigmatiser les immigrés et les minorités ethniques et religieuses.

La mission du groupe n’est certes pas d’être «anti-Trump»; Cependant, Alan Noble affirme que ceux qui lui sont opposés pour des raisons morales se retrouveront dans les valeurs de Public Faith.

«Si vous êtes un évangélique recherchant une institution politique qui ne soutient pas Trump, vous pourriez trouver Public Faith rafraîchissant», déclare Alan Noble.

Le groupe prend position sur des questions débattues et appelle les évangéliques à combattre le racisme, lutter pour la liberté religieuse, réduire la pauvreté et contrer le réchauffement climatique. Ils dénoncent l’avortement et ne cautionnent le mariage qu’entre un homme et une femme, mais ils veulent que les évangéliques prennent soin des familles de toutes compositions, ainsi que des femmes enceintes et des mères qui vivent des circonstances difficiles.

Le 12 septembre, le groupe a publié une déclaration s’opposant à l’abrogation de l’amendement Hyde, qui interdit au gouvernement d’utiliser l’argent des contribuables pour financer des avortements. Dans la même déclaration, le groupe a exprimé son soutien à une police de type communautaire et à une réforme de la justice pénale.

Selon Alan Noble, le groupe est conscient que certaines de ses positions trouveront un écho parmi les conservateurs et d’autres parmi les libéraux. «Nous voulons montrer que nous ne sommes pas simplement liés au parti républicain», précise-t-il.

Au bas de la déclaration du groupe sur internet, les lecteurs peuvent ajouter leur signature et ainsi rejoindre une liste qui ne cesse de croître. Plus de 650 personnes ont déjà signé.

Dans une élection où les sondages montrent qu’aucun candidat des partis principaux ne jouit d’une grande popularité, les organisateurs de Public Faith craignent que les évangéliques décident de ne pas voter. Vincent Bacote, professeur agrégé de théologie à Wheaton College et co-fondateur de Public Faith, espère que les électeurs se rendront aux urnes, si ce n’est pour l’élection présidentielle, au moins pour les objets secondaires.

«Il y a plus sur le bulletin de vote [que les candidats à la présidence]», a-t-il déclaré. «Et souvent, ce sont les choix les plus importants.»