Des «livres humains» racontent la migration

Des «livres humains» racontent la migration

Cinq personnes, des «livres humains», ont partagé leur histoire personnelle en lien avec la migration, lors d’une rencontre à la bibliothèque de l’ONU
Ce concept permet aux «lecteurs-auditeurs» d’entrer en contact direct avec le héros du récit.

Vous avez probablement déjà lu un livre, ce petit objet en papier rempli de mots qui racontent une histoire. Si la lecture consiste en une activité plutôt solitaire, les «livres humains» permettent, au contraire, de rentrer en contact avec le protagoniste principal et de discuter de son histoire personnelle. C’est ce concept qu’a choisi la Fondation Caux-initiatives et changement pour aborder le thème de la migration. Dans la bibliothèque de l’Organisation des Nations Unies (ONU), à Genève, une centaine d’auditeurs sont venus assister à une «bibliothèque humaine», mercredi 11 mai. Cinq «livres», répartis dans de petites alcôves, narrent simultanément leur histoire alors que les spectateurs voyagent d’un récit à l’autre.

Huruy Gulbert est un jeune érythréen né au Soudan. A l’âge de 16 ans et demi, il est arrivé seul en Suisse. Il raconte son histoire, comment il a fui le Soudan pour aller en Libye, puis en Italie et finalement en Suisse, où il a retrouvé son grand frère. Un voyage à pied dans le désert, puis en bateau dans des conditions extrêmes. «Beaucoup de personnes autour de moi sont mortes, j’ai eu de la chance», explique-t-il. Actuellement, il étudie dans une école de commerce à Genève et travaille comme interprète pour l’Hospice général.

Discuter avec les «livres»

Dans un autre coin de la pièce, Imad Karam, directeur exécutif de Caux-Initiatives et changement au niveau international, a grandi dans la bande de Gaza en Palestine. Agé de 39 ans, ce cinéaste habite actuellement à Londres. Chaque «livre humain» partage son expérience et répond aux questions des «lecteurs». Mélissa Fleming, directrice de la communication pour le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, explique son travail pour accroître l’empathie et le soutien aux réfugiés. L’écrivain norvégien Jens Wilhelmsen ainsi que le directeur des médias et de la communication pour l’Organisation internationale pour les migrations (IOM), Léonard Doyle, partagent eux aussi leur histoire.

«Ce concept permet de rendre les personnes plus abordables et simplifie les relations interpersonnelles. A travers cet événement, nous avons voulu montrer les différentes facettes de la migration: tant la situation des migrants que celle des personnes qui prennent des décisions au sein des ONG», explique Stéphanie Buri, directrice de la communication de Caux-Initiatives et Changement. Depuis 70 ans, la Fondation du Réarmement moral, renommée Caux-Initiatives et Changement en 2001, promeut la responsabilité individuelle dans les processus de paix et de réconciliation.