Différend sur le Vendredi saint à Brême

Différend sur le Vendredi saint à Brême

Un groupe de forains souhaiteraient voir supprimer l’«interdiction de danser» qui frappe le jour de la commémoration de la mort de Jésus. Les Eglises se battent pour que ce jour reste férié.

Image: La crucifixion de Jésus, huile sur bois de Marco Palmezzano vers 1490

Brême (EPD/Protestinter). À Brême, le conflit sur la préservation du Vendredi saint s’intensifie. Christian Weber, président SPD du Parlement, a exprimé mercredi «avec insistance» son attachement à la préservation et à la protection du Vendredi saint comme jour férié. «Cela est indissociable de nos valeurs chrétiennes et des traditions de notre Eglise», a déclaré le président du Parlement. Il réagissait ainsi aux demandes des forains, qui aimeraient pouvoir ouvrir leur fête de l’Osterwiese le Vendredi saint à partir de 18 heures. Cela n’est pour l’instant pas autorisé par la réglementation brêmoise sur les jours fériés.

Ces règles cesseront cependant d’être en vigueur en fin février 2018. L’année dernière, la fête foraine de l’Osterwiese avait été ouverte de 18 à 23 heures, du fait d’une dérogation exceptionnelle accordée par le ministre de l’Intérieur SPD Ulrich Mäurer. Celle-ci avait été réclamée par les forains, car leur fête populaire avait précédemment subi une fermeture temporaire du fait d’un ouragan, ce qui avait entraîné pour eux des pertes financières.

A de nombreux endroits, les salles de concert, cinémas et discothèques restent fermés le Vendredi saint. C’est ce que stipulent les Etats dans leurs réglementations sur les jours fériés. Des critiques ne manquent jamais de s’élever contre cette «interdiction de danser».

Christian Weber a critiqué l’attitude des forains, qui considéraient aujourd’hui visiblement une dérogation exceptionnelle comme «la porte ouverte à une libéralisation générale». Le président du Parlement a ajouté qu’il soutenait les Eglises, qui ne toléreront pas de nouvelle exception à la réglementation et ont la volonté, au besoin, de mener une action en justice contre toute tentative de cet ordre: «Le Vendredi saint est au-dessus du commerce». Il a accusé d’hypocrisie les partisans d’une ouverture. Quiconque prend à la légère une protection plus forte des jours fériés «doit se montrer cohérent, et donc désirer que le Vendredi saint devienne un jour ouvrable et travaillé comme tous les autres».

Renke Brahms, théologien dirigeant de l’Eglise protestante brêmoise, a déclaré à l’agence de presse protestante EPD qu’une expertise a déclaré la mesure d’exception comme illégale. Si un cas pareil devait se reproduire, «nous entamerions alors une action en justice à son encontre». Il ressent pourtant, bien sûr, de la compréhension envers les forains. Mais l’Eglise insistera malgré tout pour que la réglementation actuellement établie soit prolongée après 2018.

Chaque exception vide de son sens la protection du Vendredi saint, très importante fête religieuse qui commémore la mort de Jésus sur la croix.