Contrairement aux autres religions, le christianisme ne célèbre pas de «Nouvel An» propre à ses croyances

Contrairement aux autres religions, le christianisme ne célèbre pas de «Nouvel An» propre à ses croyances

Musulmans, juifs et bouddhistes fêtent la nouvelle année religieuse à différentes dates
Pas de telle célébration dans le christianisme.

Photo: La Cathédrale de Lausanne illuminée pour le Nouvel An CC (by-nc-nd)

«Nouvel An, célébré le 31 décembre, n’a pas d’enracinement biblique et à aucun autre moment de l’année, le christianisme ne vit une fête religieuse pour célébrer la nouvelle année», explique Timothée Reymond, pasteur chargé du dialogue interreligieux dans l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud et président du comité de l’Arzillier-Maison du dialogue. Au contraire, dans la plupart des autres religions, des célébrations de la nouvelle année en lien avec leurs croyances ont lieu à différentes périodes.

«Par exemple, dans l’Islam, Ra’s Essana, considéré comme le «Nouvel An» musulman, commémore l’hégire, le moment où le prophète Mahomet a quitté la Mecque pour aller à Médine afin de pouvoir vivre librement, selon ses convictions religieuses. Cet exil correspond avec le début de la oumma, c’est-à-dire de la communauté musulmane», relève Timothée Reymond. Comme le calendrier musulman est lunaire, cette fête change de date chaque année. En 2016, elle sera célébrée début octobre.

Dans le judaïsme, «Roch Hachana, qui célèbre la nouvelle année du calendrier hébreu, rappelle la création du monde et la souveraineté de Dieu. Cette fête inaugure une période de dix jours qui mène à Yom Kippour, le jour du pardon, une des plus importantes journées dans la tradition juive». Le calendrier hébraïque est luni-solaire. Roch Hachana dure deux jours, le 1er et le 2 du mois de tishri du calendrier hébreu, soit les 3 et 4 octobre, en 2016. «Les traditions baha’is et bouddhiste comportent, elles aussi, des fêtes pour la nouvelle année, à la croisée de la religion et de la culture».

Nouvelle année liturgique

Ainsi le christianisme, serait-il la seule religion qui ne célèbre pas la nouvelle année? «En pratiques chrétiennes, le premier dimanche de l’Avent marque le début de l’année liturgique, mais il n’a jamais pris la forme d’un Nouvel An», souligne le pasteur. «Une année liturgique est composée de différentes périodes: le temps de l’Avent, Noël, puis le temps ordinaire, qu’on appelle aussi le temps de l’Eglise, qui s’étend jusqu’au début du Carême. Le Carême de 40 jours consiste en un temps de préparation aux fêtes de Pâques. Ensuite, il y a Pentecôte et on poursuit avec le temps ordinaire jusqu’à fin novembre». Des lectures bibliques spécifiques sont associées aux différentes périodes de l’année liturgique.

«Bien que le 31 décembre n’ait pas de racines chrétiennes, des cultes et des messes ont souvent lieu le 1er janvier pour vivre en communauté ce moment et peut-être aussi remettre à Dieu toute l’année qui est devant nous», sourit le pasteur.