Les paroisses d’Erguël consultent la population pour mieux redéfinir leurs prestations

Les paroisses d’Erguël consultent la population pour mieux redéfinir leurs prestations

Les mesures budgétaires décrétées récemment par l’Etat de Berne toucheront de plein fouet l’ensemble des paroisses réformées du canton. Des réductions de postes interviendront au 1er janvier 2018, entraînant une redéfinition des prestations. Proactives, les paroisses du vallon de Saint-Imier viennent de lancer «Erguël 2017». Un projet qui se veut à l’écoute de la population afin de mieux cerner ses attentes.

Photo: Saint-Imier CC(by-nc) Kurt Zwahlen

, «La Vie protestante» Ne-Be-Ju

En 2008, face à la pression politique visant à diminuer les dettes du canton de Berne et les suppressions de postes pastoraux qui en résulteraient, les huit paroisses réformées du vallon de Saint-Imier –de Sonceboz à La Ferrière– ont décidé de collaborer au sein d’une structure juridique appelée Syndicat de l’Erguël. Une manière pragmatique d’amortir l’onde de choc financier additionné à la baisse du nombre de paroissiens et d’actes ecclésiastiques.

Or, les récentes décisions prises par le canton déboucheront sur des réductions supplémentaires de postes et des restrictions budgétaires quant à l’usage des revenus fiscaux provenant des personnes morales. Cette accumulation d’informations peu encourageantes a incité le syndicat de l’Erguël à réagir et à prendre les devants. Convaincus que l’Eglise a un rôle sociétal et spirituel important à jouer, ses principaux acteurs ont décidé, à l’enseigne d’«Erguël 2017», de consulter la population sur ses besoins et la pertinence des prestations offertes.

Deux mille heures de travail pastoral perdues

«Nous avons pallié aux pressions budgétaires cantonales des années passées en créant le Syndicat des paroisses réformées de l’Erguël. Il s’agissait concrètement de maintenir les offres traditionnelles des paroisses, tout en regroupant certaines activités en région», explique le pasteur Philippe Nussbaum.

Membre du comité de pilotage «Erguël 2017», il précise: «Ce modèle a fait ses preuves, mais nous devrons le revoir, car de nouvelles pressions budgétaires vont nous faire perdre quelque 2000 heures de travail pastoral biffées dès le 1er janvier 2018. A ces réductions de postes vont s’ajouter des diminutions de recettes fiscales perçues auprès des personnes morales et par de nouvelles directives cantonales qui vont redéfinir à quoi cet argent ne pourra plus être utilisé. Nous devrons donc faire avec moins de forces et de moyens tout en gardant une Eglise active, ouverte et dynamique. Nous aurons à redéfinir comment remplir au mieux ce rôle social et spirituel qui nous tient à cœur.»

Soirées-débat et formulaire ciblé

L’idée d’associer la population à cette redéfinition des prestations a émergé lors d’une journée de réflexion réunissant les membres des conseils et les professionnels des paroisses. Responsable du projet «Erguël 2017», Vincent Musolino note que «la diversité propre à l’Eglise réformée s’y est exprimée. Faut-il se recentrer vers les cultes et la lecture de la Bible? Faut-il s’ouvrir à plus de culture ou à des activités plus laïques? Au vu de la situation financière, il faudra faire des choix difficiles. Dès lors, quoi de plus logique que de demander leur avis aux participants et acteurs de l’Eglise réformée de la région?», souligne-t-il.

La consultation initiée prendra la forme de soirées présentation-débat. Les participants recevront un formulaire qui leur permettra d’exprimer individuellement, et sans influence, leur avis sur une vingtaine de prestations offertes par les paroisses du syndicat. Une fois les résultats compilés, ils seront présentés et une discussion suivra.

Le comité de pilotage se réunira en février 2016 pour tirer le bilan des quatre soirées-débat et proposer des pistes concrètes. En mars, l’assemblée du syndicat décidera des orientations à adopter pour satisfaire au mieux les besoins exprimés lors de la consultation. Enfin, le travail sur la concrétisation de cette stratégie sera validé par l’assemblée d’octobre 2016. L’objectif consiste en effet à instaurer les changements dès 2017, afin d’être prêt à l’échéance du 1er janvier 2018.