Les dirigeants musulmans s’engagent contre le réchauffement climatique

Les dirigeants musulmans s’engagent contre le réchauffement climatique

Les dirigeants religieux et civils d’une vingtaine de pays de tradition musulmane appellent les musulmans à jouer un rôle actif dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ils appellent également les représentants des différentes religions à unir leur force dans ce combat.

Photo: Aïsha, 11 ans, transporte du charbon utilisé pour cuisiner et pour le chauffage dans la région de Jalalabad en Afghanistan, en décembre 2013. ©RNS/Reuters/Parwiz

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Des dirigeants et des érudits musulmans de 20 pays ont émis une déclaration commune, appelant les musulmans et toutes les nations à lutter contre le changement climatique, mi-août à Istanbul «Notre espèce, bien que sélectionnée pour être gardienne ou Calife (représentant d’Allah) sur Terre, a aussi été la cause de sa corruption et de sa dévastation», peut-on lire dans ce texte

Les partisans de cette Déclaration islamique sur les changements climatiques sont, entre autres, les grands muftis (plus hautes autorités de la loi religieuse) de l’Ouganda et du Liban et des représentants des gouvernements turcs et marocains. La conférence elle-même, le symposium islamique international sur le changement climatique était soutenue par l’ONG Islamic Relief Worldwide, par la fondation islamique pour l’écologie et l’environnement et par l’organisation interreligieuse GreenFaith.

La déclaration, signée le 18 août, intervient à un moment stratégique dans le débat sur le changement climatique. Dans le sillage de l’annonce, le 3 août, par le président des Etats-Unis Barack Obama d’un plan favorisant les énergies propres. Ce plan contraindra les Etats-Unis à réduire la production de CO2 de leurs centrales à charbon dès 2017. Cette déclaration précède également la prochaine Conférence des Nations unies sur le changement climatique, en décembre, à Paris.

La déclaration mentionne plusieurs recherches sur le changement climatique, suivies d’un appel détaillé à prendre des mesures. Entre autres, elle incite les pays participants à la conférence des Nations unies à fixer des buts clairs. Elle appelle également les pays riches et producteurs de pétrole à jouer un rôle de leader dans la lutte contre les gaz à effet de serre, d’ici 2050. Et elle demande que toutes les nations s’engagent à 100% en faveur des énergies renouvelables ou pour une stratégie visant le zéro émission.

La déclaration cite également les textes islamiques suggérant un impératif religieux à prendre soin de l’environnement et appelle les 1,6 milliard de musulmans dans le monde à jouer un rôle actif dans ces efforts.

La déclaration reconnaît également le rôle central des autres communautés religieuses face au changement climatique: la récente encyclique, «Laudato Si» du pape François consacrée au «soin de notre maison commune» souligne le rôle des religions dans la lutte contre le changement climatique.

«Nous appelons toutes les communautés à se joindre à cet effort dans un esprit de collaboration, de coopération et de compétition amicale. Et nous accueillons toutes les contributions importantes prises par d’autres religions, car nous pouvons gagner cette course tous ensemble», peut-on lire dans la déclaration. «Si chacun offre le meilleur de sa tradition, nous pourrons tracer un chemin à travers les difficultés»