Le pape François demande pardon aux vaudois du Piémont
«Au nom de l’Eglise catholique, je demande pardon pour les attitudes et les comportements non chrétiens, voire inhumains, que nous avons eu contre vous au nom du Seigneur Jésus-Christ», a déclaré le pape Francois, lundi 22 juin à dans l’église vaudoise de Turin. «Sa demande de pardon nous a profondément touchés et nous l’avons reçue avec joie», a déclaré le pasteur Eugenio Bernardini, modérateur de la Table vaudoise à l’agence protestante italienne «NEV - Notizie evangeliche».
Photo: Modérateur de l’Eglise vaudoise, Eugenio Bernardini offre une Bible d’Olivétan au pape François. ©P. Romeo/Riforma
«Bien sûr, nous ne pouvons pas changer le passé, mais il y a des mots qui doivent être dits et le pape a eu le courage et la sensibilité de dire les mots justes», a poursuivi le pasteur. Des paroles historiques puisqu’elles marquent un tournant après 800 ans de séparation dans les relations entre les deux Eglises.
Dans son discours, le modérateur Eugenio Bernardini a demandé deux choses au pape: être reconnus comme Eglise, et non comme communautés ecclésiales, et que l’Eglise catholique fasse des efforts en termes d’hospitalité eucharistique, c’est-à-dire que les vaudois puissent participer aux Eucharisties catholiques.
Riche marchant lyonnais, Pierre Valdo fut un réformateur avant l’heure puisqu’il contesta le purgatoire, les indulgences et le culte des saints au XIIe siècle déjà. Ses disciples et lui furent excommuniés lors du Concile de Vérone en 1184. Au XVIe siècle les vaudois s’intéressèrent aux idées de la réforme et, malgré quelques divergences théologiques, y ont adhéré formellement en 1532 lors du synode de Chanforan, auquel assistait Guillaume Farel. En 1545, les vaudois furent victimes d’un important massacre dans le Lubéron. 3000 personnes furent tuées en cinq jours et 670 envoyées aux galères.
L’Eglise vaudoise a offert au pape François un fac-similé de la Bible vaudoise d’Olivétan. Considéré comme la première traduction en français de la Bible, ce texte avait été commandé par le synode Chanforan au théologien – réputé cousin de Calvin- Pierre Olivier Olivétan. Le don de l’Eglise vaudoise au pape Francois ne pouvait être que la Parole, car «c’est elle qui nous unit», a précisé le modérateur dans son discours.
(job/protestinter)