Photo: les Amis de la Tour autour de la stèle de Castellion, de gauche à droite: Christian mercier, Patrick Martel, Jacky Rambert, Denise Mercier-Ligny, Alain Davenel et Jean-Pierre Laravoire

Saint-Martin du Fresne est un petit village du département de l’Ain, situé à 70 km de Genève, qui comptait 820 habitants en 1793 et en compte presque 1100 aujourd’hui. C’est là qu’est né Sébastien Castellion, théologien protestant et penseur de la tolérance, l’année du sacre de François Ier, il y a 500 ans.

Une petite association de défense et de promotion du patrimoine, les «Amis de la Tour», a souhaité rendre hommage à Sébastien Castellion et le faire connaître du grand public, un projet qui leur aura demandé 18 mois de préparation. Créée en 2004, cette association de bénévoles s’est donnée pour but de «rechercher et sauvegarder la mise en valeur du patrimoine», expliquent sa secrétaire, Denise Mercier-Ligny, son président Alain Davenel, et Jean-Pierre Laravoire, qui sera le maître de cérémonie de la journée Castellion.

Intitulée «Sébastien Castellion, père de la Tolérance», la journée de festivités du samedi 13 juin compte trois conférences, et va se terminer vers 21h30 par l’unique représentation d’un grand spectacle son et lumière, mis en scène par Patrick Martel: «Sébastien, l’enfant de Saint-Martin». Durant la journée, les visiteurs pourront voyager dans l’époque qui a vu naître Sébastien Catstellion grâce à des stands présentant la fabrication de papier à l’ancienne, une souffleuse de verre, un tailleur de pierre, un calligraphe et des danses renaissance par la troupe de l’Ost du Lyon

Les «Amis de la Tour» comptent déjà à leur actif la réédition d’un petit livret très bien documenté, «Sébastien Castellion (1515-1563)», écrit au début du XXe siècle par une érudite de Nantua, Blanche Dominjon. Ce petit livre, en vente dans la fromagerie et dans la boulangerie de Saint-Martin du Fresne, cite largement la thèse écrite par Ferdinand Buisson, philosophe et homme politique français, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1927. Deux années plus tard, l’un de ses souhaits se réalise enfin: une stèle en mémoire de Sébastien Castellion, «défenseur de la liberté de conscience au XVIe siècle» est inaugurée sur la place du Vivier, dans le village du Haut-Bugey où le théologien a vu le jour.

La mise en place de ce monument commémoratif a été l’occasion d’une fête très officielle, couronnée par un grand banquet. Et c’est sur ce même emplacement que se déroulera un banquet historique au soir du 13 juin, sur réservation uniquement. Une exposition itinérante d’accès libre sera installée sous le chapiteau. On peut encore la visiter ce week-end à Vandoeuvres dans le canton de Genève, où se déroulent également des festivités consacrées à Sébastien Castellion. Cette exposition composée de 42 panneaux, qui retrace la vie et l’œuvre du théologien est le fruit d’une collaboration entre l’Eglise protestante unie de Savoie et l’Eglise protestante de Genève, en les personnes de Pierre Schlaepfer, président du conseil presbytéral de Vandoeuvres, et de Vincent Schmid, l’un des deux pasteurs de la cathédrale Saint Pierre de Genève.

Il y a presque 100 ans de cela, Blanche Dominjon finissait son petit ouvrage en évoquant la vie et l’œuvre de Castellion en ces termes: «quel exemple tonique pour notre temps où se réveillent de vieux démons: dogmatisme, intégrismes, fanatismes dont le fruit le plus spectaculaire est le terrorisme».

«Sébastien, l’enfant de Saint-Martin»

Ouverture des portes samedi 13 juin dès 21h30. Réservation obligatoire auprès de l’office du tourisme (+33 4 74 12 11 57). Un DVD de cette grande fresque historique sera ensuite disponible.