64 chrétiens exécutés au Kenya

64 chrétiens exécutés au Kenya

Les chefs de l’Eglise du Kenya donnent l’alerte: les attaques perpétrées par les militants du groupe somalien al-Shabab augmentent, avec un accent de plus en plus anti-chrétien, y compris des exécutions ciblées de non-musulmans.

Photo: Les dirigeants des Eglises chrétiennes du Kenya © RNS

(RNS-Protestinter)

Lors d’une conférence de presse à Nairobi à la mi-décembre, les dirigeants religieux chrétiens du Kenya ont appelé les musulmans à redoubler d’efforts pour prêcher la tolérance et mettre fin à la radicalisation des jeunes. Ils mettent en garde contre une dérive dangereuse et dénoncent l’exécution de 64 chrétiens, pendant les trois dernières semaines. Elles ont eu lieu à Mandera et ses alentours, une ville située sur la frontière avec la Somalie. Chaque fois, les non-musulmans ont été séparés des musulmans.

Avant cela, le mardi 2 décembre, des membres d’al-Shabab ont tué 36 ouvriers qui travaillaient dans une carrière. Ils leur ont demandé de réciter la Chahada, la profession de foi de l’islam, et ont tiré sur ceux qui ont refusé de le faire. De plus, le 22 novembre, les militants d’al-Shabab ont détourné un bus et ont tué 28 non-musulmans, dont 21 d’entre eux étaient des enseignants qui rentraient chez eux pour Noël.

Des agressions au nom de la religion

«Cette situation nous conduit malheureusement à conclure que ces attaques, perpétrées par des personnes qui se réclament d’al-Shabab, prennent une tournure religieuse», a déclaré l’archevêque anglican Eliud Wabukala, lors de la conférence de presse. Les dirigeants religieux des Eglises catholique romaine, anglicane, presbytérienne et méthodiste, ainsi que ceux de l’Eglise évangélique Inland ont révélé que le Kenya avait été victime, en 2014, d’une vingtaine d’attaques, qui ont fait plus de 200 morts et de nombreux blessés. Ils soulignent que ces attaques, qui ciblaient initialement des lieux de culte chrétiens, ciblent désormais les chrétiens dans les transports publics et sur leur lieu de travail.

«Nous devons aller au-delà au-delà d’une simple condamnation des attaques et arriver à introduire des étapes pratiques visant à toucher les sympathisants de la terreur, et nous aider à construire des ponts entre religions et communautés», a déclaré Eliud Wabukala. Le cardinal catholique John Njue a souligné que bien que les exécutions récentes affichent des motifs religieux, les Kenyans doivent éviter les déclarations qui divisent encore plus le pays par rapport aux différentes religions.