Il n’y a aucune excuse à la violence envers les femmes

Il n’y a aucune excuse à la violence envers les femmes

Pour affirmer qu’il n’y a aucune excuse pour justifier la violence à l’encontre des femmes et des filles, le Conseil Œcuménique des Eglises (COE) invite ses Eglises membres et partenaires à rejoindre la campagne mondiale du YWCA (Young Women’s Christian Association, association internationale de jeunes femmes chrétiennes) intitulée «Pas d’excuses (NoXcuses) à la violence contre les femmes»

Photo: Instagram.com/ywca_noxcuses

(EPNN/Protestinter) «Il n’y a aucune excuse à la violence contre les femmes. Il n’y a pas non plus d’excuse au fait d’ignorer cela!» C’est ce message qui a marqué la semaine mondiale sans violence, qui a eu lieu en octobre, et qui lance les quinze jours d’action contre la violence basée sur le genre, une campagne internationale, qui démarre le 25 novembre, journée internationale de l’élimination de la violence contre les femmes. Elle prendra fin le 10 décembre, journée des droits de l’homme.

L’organisation mondiale de jeunes femmes chrétiennes YWCA a lancé un site web, qui montre des témoignages de femmes qui ont survécu à la violence, ainsi que des témoignages de soutien de la part de partenaires dont ONU Femmes (UN Union), et le Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA).

Le site NoXcuses propose un «mur de soutien» et utilise largement les réseaux sociaux. La campagne lance un appel à la participation, et exhorte le public à partager des photos d’eux-mêmes les avant-bras croisés en forme de X, ou à poster des images représentant toutes sortes d’excuses qui ont été utilisées quand des actes violents ont été commis. Il s’agit ensuite de les partager via Facebook, Instagram et Twitter en utilisant le hashtag #noXcuses.

Les participants sont aussi encouragés à porter et à faire porter des tatouages non permanents en forme de X, un pochoir peut être téléchargé dans la section «s’engager» du site web. Les participants peuvent aussi utiliser la «trousse à outils» fournie dans cette section, qui propose toute une palette d’idées quant à la manière de s’engager et de rejoindre la campagne.

Les enseignements religieux utilisés pour justifier la violence

Fulata Mbano-Moyo qui dirige le programme «Femmes dans l’Eglise et la Société» du Conseil œcuménique des Eglises, s’est interrogée sur la signification de la campagne. «Tout au long de l’histoire, des hommes et des femmes ont donné des excuses pour justifier la violence sexuelle et sexiste, accusant les filles ou les femmes violées, soit au sujet de leur toilette ou de désobéissance. Même les enseignements culturels ou religieux ont été utilisés pour justifier la violence», dit-elle. «Dans cette campagne, nous disons qu’il n’y a aucune excuse sous le soleil. Ni la religion, ni le nom de Dieu ne doivent être utilisés pour fermer les yeux sur l’injustice et la violence sexiste» , précise Fulata Mbano-Moyo.

«Cette année, nous affirmons qu’il n’y a rien pour excuser la violence contre les femmes, que ce soit le viol, la violence domestique, la violence conjugale, le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, le mariage des enfants ou la violence psychologique. Il n’y a aucune excuse!», déclare Nyaradzayi Gumbonzvanda, secrétaire général de l’association mondiale YWCA. «Depuis 1995, lorsque le monde s’est réunis à Pékin pour affirmer les droits des femmes, nous avons continué de dire non à la violence contre les femmes, et cette année encore nous disons: aucune excuse!» a-t-il rajouté.

En collaboration avec le COE et la fédération luthérienne mondiale, une sélection de vidéos montrant des chefs religieux peut être visionnée sur YouTube, cela fait partie de la campagne. Les vidéos présentent des voix diverses venant de communautés religieuses, qui exhortent à la prise de conscience du problème de la violence contre les femmes et les filles dans le monde.

Le COE a déjà abordé le problème de la violence à l’encontre des femmes depuis de nombreuses années. La campagne NoXcuses utilise ainsi l’initiative du COE «jeudis en noir», laquelle promeut la fin de la violence contre les femmes, par le simple geste de s’habiller en noir les jeudis.