Mosquée de Genève : les licenciés préparent leur défense
Licencié après trente ans au service de la Grande Mosquée de Genève, son porte-parole Hafid Ouardiri, d’habitude omniprésent dans les médias, est introuvable et ne répond plus aux journalistes
Quant au directeur de l’école de la mosquée, Mahmoud Fadl, il a passé la journée d’hier à préparer sa défense avec son avocat.Quatre responsables de la Grande Mosquée de Genève ont été brutalement licenciés et la Fondation culturelle islamique, qui gère l’établissement religieux, répond aux demandes d’information en promettant une conférence de presse à une date encore indéterminée. L’imam Yahia Basalama est inatteignable par téléphone, le directeur de l’école de la mosquée Mahmoud Fadl également, trop pris, nous dit son fils, par la préparation de sa défense avec son avocat. Il est certain que, si les informations parues dans la presse sont exactes, un licenciement prononcé pour des motifs « de nature économique » semble difficilement acceptable. Le principal bailleur de fonds de la Grande Mosquée de Genève est l’Arabie saoudite, une monarchie qui accueille le siège de la ligue musulmane mondiale, à laquelle la Fondation culturelle islamique est affiliée.
Bilal Ramadan, un Genevois chez qui était domiciliée la défunte Fondation Al Kalam, destinée à créer une école privée pour la communauté arabo-islamique, apolitique et ne poursuivant aucun but lucratif, mais visant à mieux faire comprendre et connaître le monde arabe et l’islam dans une perspective d’échange interculturel, juge l’ « islam saoudien très critiquable, ne serait-ce qu’en raison de la forme politique que revêt la monarchie ». La fondation Al Kalam a fini par fermer ses portes voici cinq ans, faute de fonds récoltés en suffisance : « Si vous demandez de l’argent à la péninsule arabique, tout sera sous surveillance. Les Saoudiens veulent avoir le contrôle de ce qu’ils paient », constate-t-il.
A la fin de l’an passé, l’Union des organisations musulmanes de Genève a été créée dans le but de regrouper les pratiquants, mais aussi les associations culturelles et sportives musulmanes, actives à Genève. Son premier président est l’imam de la Grande Mosquée, Yahia Basalamah, et l’Union déclarait regrouper plus de la moitié des 20'000 musulmans genevois. Résolument ouverte au dialogue avec l’Occident, elle entendait apprendre aux musulmans « à vivre avec les critiques et la liberté d’expression », selon le mot d’Hafid Ouardiri, tout en respectant la pluralité des opinions. Pour qu’il y ait consensus, cependant, chacun doit y mettre du sien. Cette exigence était-elle excessive pour les nouveaux maîtres de la Grande Mosquée ?
Ces curieux licenciements ont en effet coïncidé, si l’on en croit la presse, avec l’arrivée au Petit-Saconnex de Seti Nimatallah, « un haut dignitaire saoudien qui officiait précédemment en Allemagne », croit savoir Le Temps. Cependant, à Genève, l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail, chargé d’émettre des préavis sur les demandes d’autorisation de travail présentées par les communautés religieuses, explique que si l’impossibilité d’employer un étranger extérieur à la communauté européenne ne saute pas aux yeux, la demande est transmise à l’Office fédéral des migrations qui prendra la décision finale. A l’ODM, le porte-parole Dominique Boillat reste très prudent : « Le canton prend la responsabilité au premier chef ! Nous avons très peu d’informations sur ce personnage, seul son nom nous est connu. L’Office ne veut, ni ne peut confirmer quoi que ce soit sur la procédure qui a été suivie pour le moment ». A vrai dire, si l’intéressé posséde la double nationalité saoudienne et européenne (parce qu’il est ressortissant d’un des pays membre de l’Union), l’accord de libre-circulation des personnes en vigueur depuis 2002 lui permet, avec une proposition de contrat de travail et une pièce d’identité valable, de travailler à Genève sans que rien ni personne ne puisse s’y opposer.
Bilal Ramadan, un Genevois chez qui était domiciliée la défunte Fondation Al Kalam, destinée à créer une école privée pour la communauté arabo-islamique, apolitique et ne poursuivant aucun but lucratif, mais visant à mieux faire comprendre et connaître le monde arabe et l’islam dans une perspective d’échange interculturel, juge l’ « islam saoudien très critiquable, ne serait-ce qu’en raison de la forme politique que revêt la monarchie ». La fondation Al Kalam a fini par fermer ses portes voici cinq ans, faute de fonds récoltés en suffisance : « Si vous demandez de l’argent à la péninsule arabique, tout sera sous surveillance. Les Saoudiens veulent avoir le contrôle de ce qu’ils paient », constate-t-il.
A la fin de l’an passé, l’Union des organisations musulmanes de Genève a été créée dans le but de regrouper les pratiquants, mais aussi les associations culturelles et sportives musulmanes, actives à Genève. Son premier président est l’imam de la Grande Mosquée, Yahia Basalamah, et l’Union déclarait regrouper plus de la moitié des 20'000 musulmans genevois. Résolument ouverte au dialogue avec l’Occident, elle entendait apprendre aux musulmans « à vivre avec les critiques et la liberté d’expression », selon le mot d’Hafid Ouardiri, tout en respectant la pluralité des opinions. Pour qu’il y ait consensus, cependant, chacun doit y mettre du sien. Cette exigence était-elle excessive pour les nouveaux maîtres de la Grande Mosquée ?
Ces curieux licenciements ont en effet coïncidé, si l’on en croit la presse, avec l’arrivée au Petit-Saconnex de Seti Nimatallah, « un haut dignitaire saoudien qui officiait précédemment en Allemagne », croit savoir Le Temps. Cependant, à Genève, l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail, chargé d’émettre des préavis sur les demandes d’autorisation de travail présentées par les communautés religieuses, explique que si l’impossibilité d’employer un étranger extérieur à la communauté européenne ne saute pas aux yeux, la demande est transmise à l’Office fédéral des migrations qui prendra la décision finale. A l’ODM, le porte-parole Dominique Boillat reste très prudent : « Le canton prend la responsabilité au premier chef ! Nous avons très peu d’informations sur ce personnage, seul son nom nous est connu. L’Office ne veut, ni ne peut confirmer quoi que ce soit sur la procédure qui a été suivie pour le moment ». A vrai dire, si l’intéressé posséde la double nationalité saoudienne et européenne (parce qu’il est ressortissant d’un des pays membre de l’Union), l’accord de libre-circulation des personnes en vigueur depuis 2002 lui permet, avec une proposition de contrat de travail et une pièce d’identité valable, de travailler à Genève sans que rien ni personne ne puisse s’y opposer.