Une association de chrétiens homosexuels voit le jour en terre vaudoise

Une association de chrétiens homosexuels voit le jour en terre vaudoise

Issue du groupe chrétien de Vogay, l’association C+H Vaud a vu le jour fin juin. Œcuménique et mixte elle se veut à la fois groupe de parole et ressource pour les Eglises.

Photo: Un drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT flotte devant une église de Boston CC(by-nc) Brian Talbot

Le groupe chrétien de Vogay, association vaudoise de personnes concernées par l’homosexualité, s’est émancipé. Une association autonome a été créée sous le nom de chrétien-nes et homosexuel-le-s Vaud (C+H Vaud). «Ce n’est pas un divorce, c’est le passage en séparation de biens de notre union», s’amuse André Varidel, président de l’association. En effet, les réunions de l’association continuent à avoir lieu le troisième jeudi du mois dans les locaux de Vogay.

«Nous avions envie de pouvoir adhérer à des mouvements tels que le Carrefour des chrétiens inclusifs. Comme groupe, nous ne pouvions pas le faire sans engager toute l’association Vogay», explique André Varidel. D’où la décision, pour ce groupe créé en 2010, de changer de statut fin juin.

Avec l’apparition de C+H Vaud, le groupe C+H, qui existe déjà à Genève, se renomme C+H Genève. «Nous avons voulu faire de C+H une sorte de marque commune. Et des embryons de groupes sont en train de voir le jour dans d’autres cantons romands.»

Actuellement composé principalement d’hommes réformés ou catholiques, le groupe est ouvert à toutes et à tous et se veut œcuménique. «Nous attendons nos premiers orthodoxes. Et nous avons aussi quelques personnes issues d’Eglises évangéliques, mais qui ne peuvent souvent plus continuer à fréquenter leur assemblée s’ils avouent leur homosexualité.» Si les catholiques ne sont, en principe, pas plus ouvert sur la question, André Varidel voit une différence: «dans les paroisses catholiques on n’en parle pas vraiment, mais pour les évangéliques l’homosexualité est un cheval de bataille!» André Varidel en sait quelque chose, il était lui-même actif dans une communauté évangélique quand il a fait son coming out. «Une personne homosexuelle ne pourra plus faire les lectures, accéder à différentes fonctions et dans certains cas ne sera même plus admise à la Cène», raconte-t-il. «Mais certaines études sociologiques menées aux Etats-Unis montrent que les croyants les plus jeunes sont plus ouverts.»

Si durant les mois d’été les rencontres sont moins formelles, le groupe reprendra ses rencontres habituelles dès le 15 septembre. Discussion, invités, débats sont au programme des rencontres qui attirent chaque mois dix à vingt membres actifs. Peu de pratique spirituelle finalement? «Nous sommes plutôt un groupe de parole», reconnaît André Varidel. «Mais nous débutons toujours par une petite méditation biblique pour ouvrir les séances.»

Outre ses rencontres, l’association espère aussi être une ressource sur la question des liens entre foi et homosexualité ou problématiques liées à l’identité sexuelle. «Plusieurs membres avaient participé à des rencontres en paroisse lors du débat sur le rite pour couples de même sexe au sein de l’Eglise évangélique réformée vaudoise. Nous espérons aussi pouvoir nous mettre à disposition d’autres Eglises qui chemineraient sur ces questions», explique André Varidel.