L’Eglise réformée de Neuchâtel passe en mode évangélisation

L’Eglise réformée de Neuchâtel passe en mode évangélisation

L’organe délibérant de l’Eglise réformée évangélique du Canton de Neuchâtel a adopté le rapport d’un groupe de travail proposant des lignes directrices pour partager sa foi sans renoncer à une identité réformée.

Photo: le culte synodal dans la chapelle de Montmirail

Par Joël Burri

«Vous connaissez le slogan: “avec Ovomaltine, tu n’y arriveras pas mieux, mais plus longtemps”. Et bien moi je vous dirais “Avec le rapport évangélisation tu n’y arriveras pas mieux, mais plus clairement”», a plaisanté le Conseiller synodal Jean-Philippe Calame, mercredi devant les délégués de l’Eglise évangélique réformée du Canton de Neuchâtel (EREN), réunis en Synode à Montmirail. De fait, le vade-mecum «Passons en mode évangélisation», un document produit par un groupe de travail mis sur pied il y a deux ans a été chaleureusement accueilli. Le synode a décidé de la poursuite des activités du groupe de travail et de l’adoption des lignes directrices présentées dans ce rapport.

«Notre évangélisation, si Dieu le veut, passera par la conviction de notre foi, par la fierté de nos racines réformées, par notre accueil, par notre amour d’autrui et par l’amour de notre Eglise. Nous devons devenir une Eglise de témoins: passons en mode évangélisation» peut-on lire dans le document. Ouverture au monde, ouverture à l’Esprit et ouverture à l’autre, le vade-mecum rappelle les fondements théologiques d’une évangélisation, mode réformés. Il rappelle aussi l’importance de la communauté et insiste sur l’importance de l’«autoévangélisation».

«Lors d’une première rencontre galante, il y a selon l’étiquette trois sujets à éviter: les anciennes aventures amoureuses, la politique et les questions de foi ou de religion», rappelle le vade-mecum. C’est dire que l’évangélisation est connotée négativement. Cela n’a pas empêché le groupe de travail de choisir de conserver ce terme et de le réinvestir «convaincus qu’il n’y en a pas de meilleur pour désigner notre ambition (car son sens propre est “proclamer l’Evangile”)».

Outre le vade-mecum qui présente les fondements théologiques et éthiques d’une telle démarche, le groupe de travail propose, en collaboration avec les paroisses, des fiches pratiques pour conduire des activités d’évangélisation. Le développement de celle-ci ainsi que leur travail de mise en ligne fera l’objet de la deuxième partie de la mission confiée au groupe de travail.

Budgets équilibrés grâce à l’immobilier

Lors de ce même synode, les députés ont adopté un budget 2016 équilibré prévoyant un bénéfice de 12’500 sur un budget total de 7,7 millions de francs. Fruit d’une politique mise en place ces dernières années, c’est sont les résultats immobiliers budgétisés à environ 1 million de francs qui permettront de composer les pertes prévues dans les activités ecclésiales de l’EREN. Plusieurs délégués ont toutefois regretté les lourdes charges que font peser sur certaines paroisses les loyers dus à l’Eglise centrale. Le Conseil synodal, lors d’un prochain synode, devra détailler ses entrées pour évaluer quelle est l’importance des loyers des paroisses.

Le synode a également décidé de poursuivre son soutien à Req'EREN, l’aumônerie auprès des requérants d’asile. L’objectif est toutefois de parvenir rapidement à une collaboration entre Eglises sur ce point. Et les députés ont également reconduit le projet de promotion et accompagnement du bénévolat. Enfin, le projet de péréquation financière entre paroisses a été abandonné. Cela avait été demandé par la paroisse de La Chaux-de-Fonds dont les comptes sont plombés par les nombreux temples qu’elle a à sa charge, mais dans son étude de faisabilité, le Conseil synodal a conclu que cet outil n’améliorerait pas la situation.