Accueil tiède pour le programme de législature de l’Eglise réformée vaudoise

Accueil tiède pour le programme de législature de l’Eglise réformée vaudoise

Le Synode de l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud a «pris acte» samedi du programme de législature 2014-2019 du Conseil synodal. Le règlement ecclésiastique prévoyait pourtant que ce texte soit «adopté».

«Peut-être que le Synode va suivre le Conseil synodal plus par tradition que par conviction», a anticipé, en début de séance, le pasteur Christophe Rapin, membre du Synode, l’organe délibérant de l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud (EERV). Sept mois après le début de la législature 2014-2019, le synode était convoqué, samedi 14 février, pour adopter le programme de législature du Conseil synodal, l’exécutif de l’Eglise. Mais plusieurs délégués ont dit leur malaise face à ce texte qui ne pouvait pas être amendé et dont le caractère obligatoire ou non pour les paroisses a donné lieu à discussions. «Un texte au caractère flou, inutile, voire dangereux», a dénoncé un délégué.

Finalement, le Synode a «pris acte» de ce document alors que le règlement ecclésiastique prévoit qu’il soit adopté. Plusieurs délégués y voyaient une similitude avec les programmes de législatures des gouvernements civils qui ne sont pas non plus adoptés par les législatifs, mais dont il est pris acte. Faut-il voir dans cet écart au règlement ecclésiastique un acte de défiance face à l’exécutif, une pinaillerie ou une volonté de rigueur juridique, les avis étaient partagés samedi en fin de rencontre.

Pas un programme, mais un catalogue

La principale insatisfaction des délégués est la forme de ce programme. Dans un cahier de 12 pages sont développés cinq affirmations identitaires et huit axes sur lesquels les différents lieux d’Eglises sont appelés à travailler. Parmi les affirmations, figurent par exemple le fait que l’appartenance ecclésiale se fait aujourd’hui non plus par tradition, mais par choix personnel ou qu’en théologie réformée on ne peut pas déclarer «détenir la vérité». Parmi les axes de travail, on peut lire, par exemple, la volonté de revaloriser les offres de formation de l’Eglise dans une société où l’inculture religieuse est grandissante ou revaloriser le chant «qui est un vecteur traditionnel et important d’émotion partagée».

«Il ne s’agit pas d’un programme, qui consiste en une succession d’évènements, mais d’un catalogue!», a soulevé un délégué craignant que cette option ne permette aucunement de mesurer si les objectifs ont été atteints en fin de législature. La volonté du Conseil synodal était justement d’offrir des pistes de réflexion dans les paroisses. «Lors de la précédente législature, le synode nous a reproché d’avoir donné des ordres de haut en bas», a rappelé Xavier Paillard, président du Conseil synodal. «Aujourd’hui, vous n’êtes pas satisfait quand on vous propose une démarche où les changements doivent venir de la base.»

Peu de débats sur le fond

Sur le fond, pourtant, le document n’a donné lieu qu’à peu de discussions. La proposition de diminuer le nombre de cultes dominicaux a été maintenue dans le document final. Elle avait été vivement débattue lors du synode des 7 et 8 novembre, qui était déjà consacré à l’étude de ce programme de législature. Samedi, c’est l’appel à «repenser l’aménagement des lieux de cultes, de manière à pouvoir diversifier leur usage paroissial et, cas échéant, l’étendre à un usage culturel et social», voire à envisager la désaffection de salles de cultes, qui a fait débat. Pour Xavier Paillard, diminuer le nombre de cultes dominicaux pourrait permettre de «Revaloriser le caractère communautaire du culte dominical. Cela permettrait d’organiser des après-cultes et des garderies.» Par ailleurs, «nous imaginons qu’une commune serait plus à même d’investir pour rénover une Eglise, si elle sait qu’elle est utilisée tous les dimanches, voire que le chœur mixte peut y répéter une fois par semaine.»