«Les 500 ans de la Réforme doivent aussi se fêter en paroisse»

«Les 500 ans de la Réforme doivent aussi se fêter en paroisse»

Réunis à Morat, les membres du Synode fribourgeois ont partagé leurs idées sur la façon de célébrer le jubilé de la Réforme, samedi 20 septembre. Le pasteur Serge Fornerod, responsable de ce projet à la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, a introduit la discussion en revenant aux origines du protestantisme.

«Que signifie être protestant? Que va-t-on fêter?», questionne Serge Fornerod, le responsable du projet «Jubilé de la Réforme» à la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Une septantaine de membres du synode (organe délibérant) de l’Eglise évangélique réformée du canton de Fribourg (EERF) se sont réunis à Morat, le samedi 20 septembre, pour s’interroger sur la signification du protestantisme et la manière de célébrer les 500 de la Réforme en 2017. «La Réforme a été de redécouvrir le cœur de l’Evangile et ce jubilé nous permet de nous familiariser, à nouveau, avec ce qui a créé notre Eglise», explique le pasteur Serge Fornerod.

Pour ce synode de réflexion, les membres se sont répartis, selon leurs intérêts, en trois groupes thématiques. «A notre avis, il faudrait fêter les 500 ans dans les paroisses. Ce sont les lieux centraux qui nous rappellent que les chrétiens réformés ont leur propre relation avec Dieu. Nous travaillons en réseau et nous n’apprécions pas qu’on nous impose des choses venant du haut», relève une femme qui s’exprime pour le groupe qui a travaillé sur les valeurs réformées. «Le protestantisme symbolisme la liberté de penser, d’action et d’interprétation», ajoute une autre personne.

Une manifestation pour les jeunes

Si une trentaine de membres a réfléchi à la signification de la Réforme, une autre partie de l’assemblée s’est interrogée sur la manière de créer un événement de trois jours pour la jeunesse. «Nous souhaitons, dans un premier temps, discuter avec les jeunes pour ensuite mettre en place, avec eux, des projets qui se prolongeront au-delà des trois jours de rencontre», explique le porte-parole de ce groupe qui ajoute que l’EERF est «particulièrement motivée à s’investir dans ce projet» qui rassemblera entre 5000 à 10'000 jeunes.

Alors que les deux tiers du synode se sont intéressés à des thématiques en lien direct avec le jubilé, le troisième groupe s’est attelé à une question davantage théologique: Y a-t-il plusieurs Dieux uniques? Une interrogation qui a permis de mettre en évidence que le dialogue interreligieux n’existait pas, il y a 500 ans. «Le schisme avec l’Eglise catholique a engendré des millions de morts», rappelle Serge Fornerod. Cette constatation a mené à la recherche d’un plus petit dénominateur commun pour l’humanité. «Le respect pourrait être partagés par tous car il se retrouve dans toutes les traditions, tout comme le dialogue», souligne Pierre-Philippe Blaser, le président du Conseil synodal (organe exécutif).

Prendre le temps de la réflexion

C’est la deuxième fois que l’EERF organise un synode de réflexion. Il a lieu désormais annuellement. «Nous avons eu plusieurs discussion sur des questions de fonds et nous avons eu envie de continuer ce travail. Le Conseil a décidé de la thématique du jour mais à l’avenir nous souhaitons que le synode propose aussi des sujets», explique le président du Conseil synodal Pierre-Philippe Blaser. «C’est extrêmement important pour nous d’avoir ce genre de contact et de feedback avec les membres», explique Serge Fornerod qui présentait pour la première fois le projet de jubilé de la Feps, lors d’un synode. «Nous sommes à disposition des Eglises pour introduire et présenter ce projet lors des synodes et dans les paroisses».

Parallèlement, l’assemblée a pris congé de la pasteure Bettina Beer-Aebi qui quittera son poste au sein du Service de la formation de l’EERF, fin octobre 2014, après six années d’activités. Elle rejoindra, dès lors, la Feps pour se consacrer à l’organisation et aux préparatifs du jubilé de 2017.

L’heure est aux projets à Genève

Le Consistoire (organe délibérant) de l’Eglise protestante de Genève (EPG) s’est réuni jeudi 18 septembre et vendredi 19 septembre à Malagnou. Les «consistoriaux» ont notamment ouvert deux chantiers: l’un concernant le concept d’Assemblée de l’Eglise 2015-2017 et l’autre concernant la théologie des ministères. Deux débats préliminaires qui ont permis de sonder les représentants des différentes paroisses et service de l’Eglise sur ces deux questions qui donneront lieu plus tard à des débats et des décisions du Consistoire.

Les membres du consistoire ont tiré un bilan globalement positif des Assemblées de l’Eglises de 2012, 2013 et 2014. Le concept pour les années à venir devra encore être pensé, d’autant plus qu’en 2017 aura lieu le Jubilé des 500 ans de la Réforme et qu’il semble impensable que la Cité de Calvin n’y prenne pas part. Plusieurs délégués ont tenu toutefois à rappeler que plusieurs Eglises genevoises sont issues de la Réforme et qu’il ne leur semblait pas envisageable que l’EPG fête ce jubilé seul. Ainsi plusieurs questions ont jailli durant ce débat: l’Assemblée de 2017 sera-t-elle ouverte à d’autres communautés protestantes? Et le logo R proposé par la Fédération des Eglises protestantes de Suisses, pourra-t-il être utilisé par des communautés qui ne sont pas membre de cette faîtière?

Le Conseil du Consistoire (exécutif) a rappelé qu’un projet de révision de la théologie des ministères avait été entrepris entre 2009 et 2012, et avait suscité des réactions. Avant de relancer ce projet, le Conseil a donc souhaité procéder à quelques consultations. La complémentarité entre ministres et laïcs est-elle suffisamment clairement définie dans les règlements ecclésiaux et les pratiques de l’EPG? Quels rôles attribuer à chacun dans une EPG réduite en terme d’effectif et dont le rôle au sein de la cité a été largement modifié durant les dernières années?

(job)