A Genève, une veillée solidaire soutient les victimes en Iraq

A Genève, une veillée solidaire soutient les victimes en Iraq

Quelque 400 de personnes se sont rassemblées au temple de la Fusterie à Genève pour témoigner leur solidarité aux communautés pourchassées en Iraq, mercredi 20 août. Cette manifestation a été organisée par différents représentants des communautés chrétienne, musulmane et yasidis.

Photo: Les participants réunis devant le Temple de la Fusterie

«’Ne nous laissez pas seuls!’ Ce cri nous provient des différentes communautés persécutées en Iraq et ailleurs», lâche le diacre Maurice Gardiol, un membre du Comité de la Plateforme interreligieuse et coordinateur de la rencontre qui s’est déroulée mercredi soir au centre de Genève. Environ 400 personnes se sont rassemblées, au Temple de la Fusterie, pour partager une veillée solidaire en faveur des populations persécutées. Les participants, une rose blanche à la main, ont formé une chaîne humaine autour du temple avant de partager un moment de recueillement interreligieux à l’intérieur de l’édifice.

«Nos différentes religions partagent le refus de la haine et de la violence. Par cet appel, nous demandons de ne pas invoquer une force religieuse ou spirituelle pour justifier la violence», déclare le président de l’Association pour l’Appel spirituel de Genève, William McComish. «Nous ne pouvons pas rester indifférents face à la situation au Proche-Orient et au Moyen-Orient et face aux opprimés, quelle que soit leur croyance ou leur non-croyance. Sans prendre parti, nous nous tenons toujours aux côtés de ceux qui sont maltraités», ajoute le curé Jean-Claude Mokry, vice-président de l’Eglise catholique-chrétienne de Genève.

Des femmes enceintes tuées

«Les djihadistes sont arrivés soudainement et ont commencé à tuer tout le monde dans la région où je vivais», se rappelle un membre de la communauté Yasidis du Kurdistan syrien, en Suisse depuis trois ans. «Je suis extrêmement touché par ce qui arrive à mon peuple, des jeunes filles sont kidnappées et vendues. Ces djihadistes ouvrent les ventres des femmes enceintes pour tuer leur bébé. Ce qu’on voit dans les médias est bien loin de la réalité», explique-t-il en arabe. «A Erbil, le chef-lieu du Kurdistan iraquien, les chrétiens sont sans refuge, sans toit, sans ressources, sans rien du tout», ajoute une chrétienne d’Iraq.

Parallèlement, une jeune femme de la communauté Alevis demande de «ne surtout pas associer tous les musulmans aux djihadistes qui persécutent la population en Iraq et ailleurs». «Nous avons écrit une lettre aux grands érudits, pour leur demander qu’au nom de l’Islam, les persécuteurs soient exclus de cette religion», ajoute Hafid Ouardiri, vice-président de la Plateforme interreligieuse et ancien porte-parole de la mosquée du Grand-Saconnex.

Alors que chaque intervenant allume une bougie au centre de l’Espace Fusterie, Ozan Cagdas, un musicien soufi, membre du Centre culturel Alévis, joue de la cithare en chantant. A l’issue de ce moment de recueillement et de prière, une collecte est destinée à l’organisation caritative Caritas pour de l’aide d’urgence sur le terrain.

Cet article a été publié dans :

L'édition du 23 août 2014 du quotidien genevois Le Courrier.