Les médias ne doivent pas attiser les tensions entre sunnites et chiites

Les médias ne doivent pas attiser les tensions entre sunnites et chiites

D'éminents responsables musulmans d'Angleterre ont appelé les experts religieux et les analystes politiques des médias à ne pas attiser les tensions sectaires entre les deux principales branches de l'islam – les sunnites et les chiites –, qui se disputent le pouvoir en Irak.

Photo: Yousif al-Khoei © RNS

RNS/Protestinter

Dans une interview accordée le 20 juin à la BBC, Yousif al-Khoei, le directeur des affaires publiques à la Fondation Al-Khoei, à Londres, une organisation qui met en œuvre des programmes sociaux et religieux à l'échelle du pays, a affirmé que les divisions sectaires pourraient être maîtrisées. «Cependant si on présente cette problématique sous l'angle d'un clivage entre sunnites et chiites, on attise les tensions», a-t-il expliqué.

Il affirme que les chefs de la communauté chiite du Royaume-Uni, qui représente environ 5% de l'ensemble des musulmans du pays – une communauté forte de plus de 2,7 millions de fidèles –, font tout ce qui est en leur pouvoir pour apaiser les tensions avec les sunnites. Ces responsables mènent actuellement des négociations avec le Conseil musulman de Grande-Bretagne, un organe représentatif de la communauté musulmane dans le pays, pour examiner comment y parvenir au mieux.

Précédemment, l’ayatollah Ali al-Sistani, le chef spirituel d'origine iranienne de la communauté chiite d'Irak, avait appelé les musulmans à prendre les armes contre le groupe armé djihadiste sunnite de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Par la suite, un responsable religieux chiite d'Angleterre a publié une vidéo de dix minutes expliquant que l'appel de l'ayatollah ne cherchait pas à inciter les musulmans britanniques à quitter le pays pour faire le djihad en Irak, où plus de la moitié de la population est chiite.

Interrogé sur ses préoccupations, quant à la possibilité que la situation au Moyen-Orient incite les musulmans britanniques, ayant des liens avec l'Irak, à quitter l'Europe pour combattre, Yousif al-Khoei a déclaré à la BBC : «Toute cette émotion est bien humaine quand on voit son pays subir une telle violence». (JMP)