Les festivités pour les 500 ans de la Réforme
Photo: Le logo du jubilé de la Réforme en version papier, à construire soi-même
Scuol
«Ce projet est le plus important de la décennie, il est même plus important que la révision de la constitution», a lâché un délégué de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (Feps), lundi 16 juin, à Scuol. Les Eglises des différents cantons ont toutes exprimé un large soutien à la célébration des 500 ans de la Réforme, en 2017. Après discussions, les douze projets proposés par le Conseil ont été acceptés, avec quelques modifications.
La création d’un logo commun, symbolisant un «R», a reçu un accueil chaleureux. Il sera la marque de tous les événements liés au jubilé. «Ce symbole, qui pourra être personnalisé par chaque canton, sera également décliné sous différentes formes et plusieurs matériaux», a précisé Daniel de Roche, membre du Conseil. De plus, afin de faciliter la communication, les initiateurs du projet, ont créé un site internet pour «permettre à chaque Eglise d’avoir accès au matériel de préparation et d’apporter des informations sur leurs propres activités».
Le fil rouge de la manifestation «Nos thèses pour l’Evangile aujourd’hui» réunira autant les paroisses que les cantons et la Suisse tout entière. Pour ce faire, la Feps va reprendre et adapter du matériel, créé il y a quelques mois par l’Eglise protestante unie de France qui propose quarante sujets de réflexion et de discussion. Il sera à disposition de toutes les paroisses.
Une journée nationale de la RéformeParmi les autres propositions: une journée nationale autour du thème «Réforme, politique, culture et société» se déroulera le 21 juin 2017, un chemin des cités de la Réforme traversera l’Europe incluant plusieurs villes suisses. La Suisse participera également à l’Exposition mondiale de la Réforme qui aura lieu de mai à septembre 2017, à Wittenberg en Allemagne. Par contre, les projets concernant la jeunesse et les œuvres d’entraide ont suscité quelques critiques et devront être modifiés.
Les délégués ont également ajouté plusieurs dimensions au projet. Tout d’abord, le «rôle des femmes pendant la Réforme» devra être mis en valeur dans l’ensemble des activités. Au niveau de la présence médiatique, les délégués souhaitent un équilibre entre femmes et hommes. Et finalement, le souci d’être attractif pour la jeunesse guidera tous les projets. Un comité du jubilé sera prochainement créé pour coordonner les projets.
Le Conseil remettra, aux délégués, une nouvelle version du projet avec des descriptions précises de chaque activité ainsi qu’un budget détaillé, pour l’Assemblée de novembre 2014.
Une motion pour réduire le budget de la Feps
L’Eglise protestante de Genève (EPG) et l’Eglise réformée évangélique de Neuchâtel (Eren), ont déposé une motion demandant de diminuer le budget annuel de la Feps d’au moins 5% par an, à partir et 2016. «Cette motion a été réfléchie par nos deux conseils et n’est pas une réaction émotive à la situation financière de nos deux églises», a déclaré la présidente –jusqu'à la fin du mois– de l’EPG, Charlotte Kuffer, accompagnée par Christian Miaz, le président du conseil synodal neuchâtelois. «Depuis des mois, la conférence des présidents d’Eglise (CPE) exprime une diminution des recettes des Eglises membres de la Feps. Quel que soit le système de financement, il est lié au nombre de protestants. Et c’est un phénomène européen que la diminution des croyants protestants». La présidente a également souligné le danger de faire reposer 50% du budget de la Feps sur les cotisations de deux seules Eglise (Zurich et Berne-Jura-Soleure) et la rapidité avec laquelle la situation financière d’une Eglise peut se détériorer.
Rejetée avec par 33 voix contre 25 et 5 abstentions, cette motion – qui a été transformée en postulat avant le vote – a suscité un long débat. «Notre demande ne concerne pas que l’EPG et l’Eren, nous pensons à toutes les Eglises et souhaitons une Feps en bonne santé», précise Charlotte Kuffer. D’ailleurs, cette motion a trouvé écho auprès de plusieurs Eglises.
De son côté, le Conseil a, dès le départ, rejeté cette demande. «Une réduction de 5% du budget représente 300'000 francs de moins pour la Feps, ce qui impliquerait une suppression de postes à Berne», a souligné Lini Sutter-Ambühl, membre du Conseil. Si «les difficultés financières des Eglises sont prises au sérieux», réduire le budget sans avoir défini précisément les objectifs et en période de refonte de la constitution n’est pas la solution. Le Conseil propose de diminuer les cotisations des Eglises en difficulté et si cela ne suffit pas, il fera appel au fonds de solidarité. La révision de la clé de la répartition des contributions est à l’ordre du jour de l’Assemblée du 15 au 18 juin.