Lumière sur les travailleurs sociaux de l’ombre

Lumière sur les travailleurs sociaux de l’ombre

«Ruban d’espérance», la première campagne nationale qui encourage l’engagement en faveur d’autrui, va débuter dimanche 11 mai dans les quatre régions linguistiques du pays. Pendant un mois, les Eglises réformées de Suisse présenteront leurs actions solidaires quotidiennes.

«Les paroisses ont de super projets mais personne n’en parle. La campagne permettra de les présenter au public», explique Nicolasina ten Doornkaat, présidente de la Fondation pour la promotion de la diaconie communautaire (Fondia). La campagne «Ruban d’espérance», organisée par Fondia, se déroulera du 11 mai au 15 juin, dans toute la Suisse. Plus de 500 paroisses des quatre régions linguistiques y participent. Le principal objectif est de sensibiliser la population à la diaconie, c’est-à-dire, au travail social réalisé dans les Eglises par les pasteurs, les diacres et surtout les bénévoles.

«Non seulement, le travail social réalisé par les Eglises va être présenté au grand public mais nous espérons aussi que cette action va donner envie aux gens de s’investir comme bénévoles», précise la présidente de Fondia. Le nom «Ruban d’espérance» fait référence à l’idée que chacun d’entre nous peu «réparer» un peu l’autre, le soutenir dans des périodes difficiles. Ce ruban, tel un bout de scotch, sert à panser les plaies.

«Les bénévoles chrétiens font un travail pour toute la population sans distinction religieuse, notamment dans les hôpitaux, à la pastorale de la rue, auprès des réfugiés et des personnes âgées», ajoute Simon Weber, responsable du projet pour la Suisse romande. Une étude du Programme national de recherche PNR 58 «Collectivités religieuses, Etat et société», datant de 2010, a montré que le travail social fourni par les Eglises – auprès de la jeunesse, des seniors, des migrants et des personnes en détresse – apportait une importante contribution à l’Etat. Les subventions des pouvoirs publics trouvent pleinement contrepartie dans le travail des Eglises.

Des clochers coiffés de bannières

Les paroisses qui participent à la campagne ont à leur disposition divers outils publicitaires tels que des affiches, des bannières de clocher, des bracelets de l’amitié ou encore des sets de table. «Toutes les paroisses du canton de Fribourg participent, d’une manière ou d’une autre, à la campagne», se réjouit le pasteur et conseiller synodal, Andreas Hess, responsable de la campagne pour Fribourg. Dans ce canton, différentes activités sont organisées comme un stand au marché de Châtel-Saint-Denis, un repas de partage ouvert à tous à Romont ou encore des cultes autour de la diaconie. De plus, la grande église de la paroisse de Morat sera coiffée d’une bannière.

Dans le canton de Vaud, des stands d’information se tiendront également lors des marchés à Morges et à Lausanne. Ils présenteront le travail d’aide que font les paroisses et les organisations chrétiennes, tel que les groupes de deuil, la Permanence Trav’aïe, les lieux d’écoute et d’accompagnement. «Il s’agit de mettre en évidence ce qui existe déjà», souligne le pasteur Laurent Zumstein, responsable vaudois de la campagne. Quant aux clochers vaudois, ils seront probablement décorés, eux-aussi, de bannières mais comme les églises de ce canton n'appartiennent pas aux paroisses, les autorités politiques doivent encore confirmer leur aval.

A Neuchâtel, la majorité des paroisses participent aussi à la campagne et le matériel de promotion est déjà utilisé dans le cadre des activités. Les bannières ont été suspendues dans certaines salles paroissiales, les sets de table sont utilisés pour les repas communautaires et les bracelets de l’amitié ont été distribués aux enfants.

En Valais, la campagne «Ruban d’espérance» ne débutera que le 25 mai. L'Eglise réformée évangélique du Valais (EREV) a en effet choisi de profiter de sa «journée protestante» au bois de Finges pour lancer cette action. Lors de la dernière assemblée synodale, le 3 mai passé, une commission consacrée à la diaconnie a été créée: «Je suis persuadé que nos paroisses font un important travail en la matière, mais jusqu'à présent nous ne disposions pas de telle structure au niveau cantonal», expliquait alors Mario Giacommino, membre du Conseil synodal. «La diaconie, c'est répondre aux besoins de nos frères et sœurs, servir des repas ou rendre visite à des personnes seules», a-t-il rappelé. «Pour l'Eglise, il en va de la cohérence avec son message. Je suis persuadé que notre Eglise sera diaconale ou elle ne sera plus!»

La campagne est financée par Fondia et son coût s’élève à deux millions de francs.