L’Eglise réformée bernoise va perdre 18 postes pastoraux

L’Eglise réformée bernoise va perdre 18 postes pastoraux

Le budget octroyé à l’église protestante de Berne diminuera de 4 millions. Des postes de pasteurs vont disparaître. Face à des problèmes financiers, le canton met en place un plan d’épargne qui touche tous les domaines.

Photo: Eglise réformée de Arch (BE)

«Les prestations de l’Eglise réformée bernoise vont probablement diminuer, nous ne pouvons pas faire le même travail avec moins de personnes», déplore Andreas Zeller, le président du Conseil synodal des Eglises Berne-Jura-Soleure (Bejuso). En automne 2013, le Grand Conseil du canton a annoncé devoir faire des économies à hauteur d’environ 450 millions de francs. Tous les domaines seront touchés. Les réformés subiront les plus lourdes coupes budgétaires parmi les trois Eglises nationales.

Le Conseil exécutif a proposé au Grand conseil de réduire le nombre de postes pastoraux de 360,5 (ETP) à 342,1 (ETP), d’ici 2017. L’Eglise espère prolonger ce délai de deux ans. La décision sera prise au printemps prochain. Actuellement, le canton compte environ 600 000 réformés répartis dans 206 paroisses.

A Berne, les pasteurs sont rémunérés par le canton. L’impôt ecclésiastique perçu par les autorités cantonales est redistribué aux paroisses et elles sont libres de le dépenser selon leurs besoins. Bien que l’enveloppe financière destinée aux ministres va diminuer, la subvention paroissiale ne devrait pas être modifiée.

Pas de licenciements prévus

«J'espère que des pasteurs ne seront pas licenciés», relève Andreas Stalder, le délégué aux affaires ecclésiastiques du canton. «Par contre, certains postes ne seront pas repourvus lors de départs à la retraite». Sur le terrain, des collaborateurs spécialisés sont déployés pour aider les paroisses à faire face à ces futurs changements. «Un travail d’accompagnement ainsi que des discussions avec les autorités cantonales permettront de définir quels postes pastoraux seront supprimés», précise le président du Conseil synodal.

«Actuellement, certaines paroisses financent déjà elles-mêmes des ministres supplémentaires pour s’occuper des activités pour la jeunesse ou les personnes âgées», précise Andreas Stalder. «Les paroisses pourraient se rassembler pour pallier le manque de pasteurs mais rien n’a encore été décidé à ce niveau-là».

Une géographie hétéroclite

De plus, la géographie hétéroclite du canton ne permet pas forcément de regroupement. «Il y a plusieurs paroisses isolées dans la région alpine, c’est important qu’elles puissent garder un pasteur», précise Bertrand Baumann, le responsable de la communication francophone des églises Bejuso. D’un autre côté, certaines communes comptent beaucoup de membres, comme celle de Köniz avec ses 16 000 fidèles, et nécessitent plusieurs ministres.

La réforme économique a débuté, il y a neuf ans. Entre 2005 et 2008, 36 postes pastoraux ont été supprimés, ce qui a amené aux regroupements de certaines paroisses, notamment dans le Jura bernois avec le Par8. Huit paroisses de la région de la Prévôté et Tramelan se sont rassemblées sous la forme juridique d'un syndicat. Il regroupe la gestion et l'organisation de la vie ecclésiale de la région dans des domaines tels que les cultes, les mariages et le catéchisme, par exemple.