Coup de projecteur sur la tradition araméenne
L'Université de Constance change la donne et lance une nouvelle unité de recherche consacrée à l'histoire araméenne. La science historique et la sociologie n’ont encore jamais pris pour objet de recherche les chrétiens orientaux, fait remarquer l’historienne en charge de la nouvelle unité, Dorothea Weltecke.
En Allemagne, le développement du secteur des études islamiques s’est fait aux dépens des dernières chaires d’enseignement du christianisme oriental. Ainsi, la science de l’orientalisme chrétien en Allemagne est menacée de disparaître. Les chaires d’études islamiques répondent, certes, à des besoins nouveaux et importants de l’époque actuelle, mais elles contribuent à faire passer la multiplicité religieuse au second plan.
Dorothea Weltecke est convaincue qu’on a besoin d’une science «qui ait en vue la multiplicité religieuse du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord autant que celle de l’Europe, et qui englobe les cultures islamiques de ces régions dans cette diversité.»
Dans le nouveau secteur qu’elle dirige, Mme Weltecke compte centrer la recherche sur le thème des chrétiens dans les Églises de tradition araméenne-syriaque: «À notre avis, il est particulièrement urgent d’approfondir l’étude de la situation de diaspora et des conditions qui existent dans les pays du Proche-Orient où vivent des chrétiens.»
Le christianisme européen n’est qu’une petite partie de la tradition chrétienne mondiale, poursuit l’historienne. En Allemagne et plus généralement en Europe, on connaît mal les chrétiens et les autres religions et langues du Proche-Orient, ce qui fait que la multiplicité religieuse est perçue par les pays occidentaux comme un phénomène nouveau et menaçant. (FNA-76)