Licenciements évités à l’Église réformée vaudoise jusqu’à la fin de la législature

Licenciements évités à l’Église réformée vaudoise jusqu’à la fin de la législature

Près de trois jours après avoir demandé le huis clos pour débattre «dans la sérénité» de la gestion 2017 de l’Église, le Bureau du synode transmets quelques informations sur ce point.

Par Joël Burri

«Le Conseil synodal a entendu les inquiétudes de la Commission de gestion et du Synode et ne songe pas à régler les problèmes par des licenciements. Il s’engage donc à éviter de procéder à des licenciements durant la dernière année de la législature.» Cette déclaration du Conseil synodal (exécutif) transmise par le Bureau du Synode (organe délibérant) a été transmise dans une newsletter à l’ensemble du personnel et des personnes engagées dans l’Église évangélique réformée du Canton de Vaud (EERV).

Deux décisions sont également communiquées: l’adoption du rapport de gestion 2017 et le fait que la Commission de gestion va mettre en place un suivi et investiguer sur la question de la gestion des ressources humaines.

Si le Bureau du Synode a dû communiquer de cette façon, c’est que le point sur la gestion a fait l’objet d’un huis clos, samedi au second jour de la session du printemps de l’organe. Ce point focalisait en effet les critiques tant de la Commission de gestion dans son rapport que du conseiller synodal John Christin, qui en début de session a demandé la parole pour présenter sa démission avec effet immédiat, non sans avoir auparavant dénoncé les dysfonctionnements de l’exécutif dont il faisait partie.

«Le Conseil synodal intitule son rapport d’activité “Et pourtant elle tourne”. Pourtant, la machine grince de partout et des insatisfactions se font jour à tous les niveaux», écrit en effet la Commission de gestion qui constate que «la gestion des situations de crises en matière de RH qui sont apparues le long de l’année 2017 a fait émerger une divergence très forte au sein du Conseil synodal, divergence qui a mis en relief, de fait, deux visions qui président à leurs décisions. La première met en avant l’humain en mettant au second plan l’aspect des règles et procédures à respecter. La deuxième, bien que reconnaissant l’importance de l’humain, donne la priorité au respect des règles et procédures.»

Une interprétation des faits que John Christin réfute. «Je ne peux que regretter que la Commission de gestion soit restée en surface, n’ait pas posé de questions pertinentes au Conseil synodal. À la lecture de votre rapport, Messieurs, tout le monde a pu interpréter ce qu’il voulait», a déclaré le démissionnaire dans son discours surprise de vendredi. Si la gestion des ressources humaines cristallise un certain nombre de tensions, pour John Christin, ce n’est pas l’origine du problème. Dans son discours, il a par contre décrit un exécutif dans lequel deux membres prennent les décisions seuls, faisant peu de cas des retours et expériences des professionnels de terrain. «Les rumeurs faisant état d’une quasi-dictature au sein du Conseil synodal ont un fondement de vérité. Je peux dire qu’aujourd’hui, l’air y est irrespirable.»

La question du management n’est pourtant pas évoquée dans la communication faisant suite au huis clos de samedi. «En l’état il n’est pas possible d’en dire plus», explique la conseillère synodale Line Dépraz, répondante information et communication. «Nous avons annoncé aux collaborateurs des Cèdres (NDLR Le siège de l’EERV se trouve au chemin des Cèdres à Lausanne) un suivi du dossier et des informations supplémentaires. Nous devons pour cela nous réunir les six, ce qui n’est pas possible cette semaine.» En effet, depuis dimanche l’Assemblée des délégués de la Fédération des Églises protestantes de Suisse siège à Schaffhouse. Deux conseillers synodaux vaudois siègent comme délégués et une comme membre du bureau de la faitière nationale.