L’Église réformée vaudoise veut favoriser l’émergence de nouvelles formes ecclésiales

L’Église réformée vaudoise veut favoriser l’émergence de nouvelles formes ecclésiales

Le Conseil synodal des réformés vaudois constate que sa «surface de contact avec la société» diminue. A l’occasion d’un exercice de réduction des postes, il propose donc tout une réflexion visant à encourager les nouvelles façon d’être Eglise.

Photo: La chapelle des enfants à Servion. Le genre d’initiative que l’exécutif de l’Eglise souhaite encourager en créant deux postes visant à «renforcer la dynamique de changement».

L’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) doit revoir ses effectifs à la baisse, en raison de l’accord de rééquilibrage avec l’Église catholique romaine dans le canton de Vaud. D’ici 2025, elle doit passer de 220 à 204 équivalents plein-temps. Profitant de départs à la retraite, elle compte y parvenir d’ici 2020, et surtout, au lieu d’en faire un simple exercice de coupes, le Conseil synodal, l’exécutif de l’Église propose d’en profiter pour mettre en place des outils pour redynamiser l’Église.

La décision finale appartiendra au Synode. Trois scénarios sont présentés à l’organe délibérant en vue des 9 et 10 mars. Coupes linéaires simples; coupe linéaire et déplacement au niveau cantonal de certaines fonctions pour éviter le morcèlement de certaines activités en temps de travail trop réduits; ou réduction supplémentaire dans chaque région pour permettre la création de deux postes charger «d’accompagner la dynamique de changement.» C’est ce dernier scénario, présenté jeudi devant la presse, que défend le Conseil synodal.

Il ne s’agit pas de tout changer et surtout pas de renoncer au culte dominical! Les personnes qui sont fidèles à une paroisse ne verront certainement pas la différence, mais l’Église compte multiplier les offres différentes pour toucher une partie de la population qui aujourd’hui lui échappe. «Aujourd’hui, on n’appartient plus à l’Église par héritage, mais on y adhère par conviction et par choix», souligne la Conseillère synodale Myriam Karlström. Ce qui a pour conséquence que la «surface de contact entre l’Église et la société diminue.»

L’EERV n’a pas attendu ce rapport pour innover: Café du marché à Payerne, Espace culturel des Terreaux à Lausane, Eglise des enfants à Servion. «Ce que nous constatons, c’est que les bénévoles dans les paroisses sont déjà très occupés par les activités existantes, et que parfois lorsqu’une idée nouvelle survient, il manque d’énergie pour la réaliser. Nous voulons leur donner cette aide qui leur permette de passer l’épaule», explique la pasteure et conseillère synodale Line Dépraz.

«Nous voulons également donner plus de liberté aux régions pour permettre aux génies propres d’émerger», complète Line Dépraz. «Jusqu’ici nous étions assez directifs sur l’organisation des régions. Il fallait que quelqu’un qui déménage ou qui est de passage dans une autre paroisse ait quand même le sentiment d’être dans la même Eglise. La cohérence est certes importante, mais nous y avons peut-être accordé trop de poids», constate la ministre.