Le rôle de chacun précisé dans le dispositif de formation des diacres et pasteurs

Le rôle de chacun précisé dans le dispositif de formation des diacres et pasteurs

Après une volée de pasteurs et diacres formés selon un dispositif commun à l’ensemble de la Suisse romande, les erreurs de jeunesse du règlement ont été corrigées, lundi soir à Lausanne.

Photo: CC(by-nc-nd) David King

Depuis trois ans, l’accompagnement des diacres et pasteurs en formation est commun au sein des Eglises réformées romandes. Comme cette formation débute une fois tous les deux ans et dure dix-huit mois, une volée a terminé sa formation et une deuxième l’a commencée ce printemps. L’occasion, déjà, d’un toilettage du règlement, de la Commission romande des stages (Corosta), d’autant plus que la responsable romande des stages, qui a accompagné la première volée a pointé différents dysfonctionnements comme l’un des motifs de sa démission, en avril 2017. Un exercice auquel l’assemblée générale de la Conférence des Eglises réformées romandes (CER) s’est livré lundi soir à Lausanne.

Un audit de la structure a été demandé ce qui permet à Xavier Paillard, président du Conseil exécutif de la CER de déclarer en début de séance «ce qui est apparu, c’est que notre dispositif fonctionne bien, sauf sur la question des champs de compétence de chacun; sur les rôles de l’Office protestant de la formation (OPF) et de la Corosta.» L’exécutif a donc proposé un toilettage confiant plus clairement tout ce qui est opérationnel à l’OPF et la validation du stage ainsi que le choix des candidatures à l’entrée en stage à la Corosta, rebaptisée au passage Corostaf pour commission romande des stages et de la formation. «De cette manière, il nous semble que l’on est plus proche du principe protestant qui consiste à ne pas laisser à une personne seule les décisions importantes concernant l’avenir d’une personne, mais à une commission.»

La direction prise par cette refonte a fait l’unanimité. Tant mieux, puisque le cahier des charges de la nouvelle responsable romande des stages qui est entrée en fonction cet été est déjà basé sur le règlement adopté ce lundi. Mais le Diable se cache dans les détails et les délégués des différentes Eglises réformées romandes ont débattu environ 3h des 28 articles du règlement; c’est que les particularités cantonales sont partout. Dire qu’un futur pasteur doit être membre d’une Eglise est problématique, la notion de membre n’est pas évidente, par exemple pour l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud (EERV), renoncer à une Commission cantonale des stages, impossibles pour les Bernois, puisque celle-ci est gravée dans la législation cantonale.

A cela s’ajoutent quelques insatisfactions, notamment autour du rôle des maîtres de stage, ou de l’accompagnement des stagiaires sur le terrain, qui a poussé notamment l’Eglise protestante de Genève (EPG) à conserver une commission de stage cantonale, ce qui fait dire à son président Emmanuel Fuchs qu’il est «dubitatif quant au retour sur investissement» de cette nouvelle formation. L’EPG a donc demandé un nouvel audit à la fin de la formation de la volée 2019-2020. La pasteure, Alice Duport, présidente de la Corosta, a par ailleurs regretté la décision de régler dans le règlement d’application plusieurs détails litigieux. «Cela va nous donner trop de travail pour que nous parvenions à vous faire une proposition pour la prochaine assemblée générale en décembre», a-t-elle constaté promettant d’agir selon l’ordre des urgences. «Ne vous attendez pas à un miracle pour Noël.»

Accès verrouillé pour les futurs diplômés de la HET-Pro

Pas de stage sans formation religieuse critique. Lors de la refonte du règlement, les articles concernant l’accès au stage ont fait l’objet de clarification et de discussions. Unanimement, les délégués ont maintenu l’exigence d’une formation théologique critique tant pour les futurs diacres que pour les futurs pasteurs. Les formulations ont donc été choisies avec soin pour que les futurs titulaires de diplômes de la Haute école de théologie pratique (HET-pro) qui ouvre dans quelques jours à Saint-Légier (VD) ne bénéficient pas de reconnaissance leur permettant d’entrer en stage pastoral ou diaconal dans une Eglise réformée sans passer par une reconnaissance et de probable complément de formation auprès d’une université pour les candidats au pastorat ou de l’une des institutions actuellement reconnues comme préalables au stage diaconal. La HET-pro promet une formation professante davantage orientée sur la spiritualité et la Mission (évangélisation) que les formations théologiques classiques souvent accusées de faire peu de cas des convictions religieuses des étudiants.