Pierre-André Schütz gagne le prix Agrisano

Pierre-André Schütz gagne le prix Agrisano

Reconnu pour son travail d’aumônier auprès des agriculteurs vaudois, Pierre-André Schütz a reçu le prix de la Fondation Agrisano qui soutient les familles paysannes, vendredi 28 avril à Berne
D’une valeur de 5000 francs, il récompense l’engagement altruiste de ce pasteur et paysan retraité.

Photo: La remise du prix à Berne. De gauche à droite: Francis Egger, président de la Fondation Agrisano, Christine Bühler, présidente du jury, Pierre-André Schütz et Christian Scharpf, directeur général d’Agrisano.

«L’approche de Pierre-André Schütz pour venir en aide aux agriculteurs est exemplaire. Si nous avons choisi de lui remettre le prix, c’est tout d’abord pour le remercier, mais aussi pour inciter des démarches similaires dans d’autres cantons», lâche Francis Egger, le président de la Fondation Agrisano. Vendredi 28 avril, le pasteur et agriculteur retraité de 68 ans, Pierre- André Schütz a reçu le prix Agrisano pour son travail d’aumônier auprès des familles d’agriculteurs vaudois en détresse.

Créée en 2015, cette distinction valorise des actions sociales et altruistes, menées auprès de personnes malades, surmenées ou défavorisées dans le milieu agricole. Cette année, le prix qui est décerné tous les deux ans a été divisé en deux catégories: les particuliers et les institutions. Ainsi, Pierre-André Schütz a reçu la somme de 5000 francs et «Bäuerlicher Sorge-Chrattä», à Appenzell Steinegg, celle de 15'000 francs. Cette association, fondée par quatre femmes, il y a dix ans, vient en aide aux agriculteurs nécessiteux non seulement à travers l’écoute, mais aussi en leur apportant un soutien matériel et financier.

Le jury a reçu neuf candidatures sur l’ensemble de la Suisse. «Cela semble peut-être peu, mais le monde agricole ne représente que 3% à 4% de la population et il n’y a pas tant de personnes dans ce milieu qui s’occupent de la question sociale», explique Christian Scharpf, le directeur général d’Agrisano. De plus, les candidats ne peuvent pas se présenter personnellement, un tiers doit soumettre leur projet. Dans le cas de Pierre-André Schütz, c’est le Service de l’agriculture et la viticulture (SAVI) ainsi que Prométerre qui ont proposé sa candidature.

Une centaine de familles soutenues

Depuis octobre 2015, ce pasteur retraité a pris les rênes de la première aumônerie agricole du canton de Vaud mise en place par le SAVI et les Eglises protestante et catholique vaudoises. Engagé à 50%, il a dû rapidement passer à un temps plein et collabore avec une collègue à 30%. «On s’occupe actuellement d’une centaine de familles», précise Pierre-André Schütz. Un chiffre qui n’est pas alarmant, car le canton de Vaud compte 3400 domaines. «C’est un petit 3% qui sollicite mon aide». Concrètement, l’aumônier reçoit les appels des familles en souffrance et en fonction de la situation il se rend auprès d’elles ou actionne son réseau.

«Nous avons mis en place un filet de sauvetage de 150 «sentinelles» - des vétérinaires, des contrôleurs laitiers - qui sont régulièrement en contact avec les agriculteurs et qui peuvent ainsi déceler les cas de détresse», précise l’agriculteur retraité. «Nous avons constaté, à part les problèmes techniques et économiques, trois principales difficultés: la solitude, la reprise du domaine par le fils qui aurait souhaité faire un autre métier et l’absence de la femme sur le domaine».

Le mandat de Pierre-André Schütz se terminera en octobre 2018. «Ce projet doit se pérenniser. Et il est essentiel que mon remplaçant, en plus d’être aumônier, ait un pied dans l’agriculture. Quand j’arrive sur un domaine, le paysan rencontre d’abord le paysan. Je rencontre le frère en humanité et il se peut qu’on puisse aussi devenir frères en Christ», ajoute cet ancien pasteur, soutenu et encouragé chaque jour «par son meilleur ami Jésus-Christ, lui-même artisan et simple charpentier».