Les écoliers à la découverte du sacré

Les écoliers à la découverte du sacré

La Plateforme interreligieuse de Genève et les éditions Agora ont mis sur pied un parcours dans l’exposition permanente du Musée d’ethnographie. A l’aide d’une application web, il permettra aux visiteurs de découvrir les objets du sacré du monde entier. Des variantes ont été élaborées spécialement pour les classes du primaire et du secondaire.

«Là c’est Jésus, Marie et Joseph, non? Attends, ça s’écrit comment “Joseph”?» Le spectacle était pour le moins singulier, jeudi 12 janvier au Musée d’ethnographie de Genève (MEG). Une classe du collège de Budé inaugurait en effet le parcours «Objets du sacré», préparé par la Plateforme interreligieuse de Genève et les éditions Agora. A cette occasion, les élèves étaient conviés à une chasse au trésor dans la collection de référence du MEG, smartphone à la main.

Le projet de la Plateforme interreligieuse et des éditions Agora consiste à faire découvrir à un public large les traditions et pratiques religieuses des quatre coins du monde, par le biais des objets sacrés. Le MEG en possédant un nombre important dans sa collection, ils ont saisi cette occasion d’y créer plusieurs parcours interactifs guidés par une application web. L’un d’entre eux a été réalisé spécialement pour les écoliers du secondaire avec la bénédiction du Département de l’instruction publique, et une version pour le primaire est en préparation.

Laïcité à la genevoise

Cet engagement de l’école genevoise s’inscrit dans un contexte de débat cantonal autour de la laïcité. Le Conseil d’Etat a en effet lancé un projet de loi sur lequel le Grand Conseil débattra courant 2017. Interrogée à la conférence de presse qui a suivi l’inauguration du parcours, la conseillère d’Etat Anne Emery-Torracinta s’est expliquée du soutien de son département au projet: «Défendre une école laïque ne revient pas à nier le religieux. Le fait religieux doit être enseigné à l’école! Il est en outre intéressant de faire sortir les élèves, et de les amener au musée. Ici, ils peuvent découvrir que le fait religieux est universel et se décline en de multiples variantes.»

Son collègue Pierre Maudet, qui est aussi à la tête du Bureau de l’intégration des étrangers, trouve également une utilité d’ordre social à la démarche: «Les religions à Genève doivent être perçues comme des occasions de créer du lien, et non comme des menaces. Or, le meilleur moyen de vivre ensemble est de se connaître.» Un constat que partage cet élève de Budé, qui commentait après sa visite: «J’ai aimé le parcours, je l’ai trouvé intéressant! Genève est une ville de mélange, avec plein de différentes cultures. Or il est très important de découvrir la culture des autres.»