Berne veut garder de bonnes relations avec ses Eglises nationales

Berne veut garder de bonnes relations avec ses Eglises nationales

Le gouvernement bernois a mis en consultation un projet de nouvelle loi sur les Eglises nationales. Les ministres du Culte seront désormais engagés par leur Eglise respective, mais le canton garantira un financement identique.

«C’est une évolution, pas une révolution», a commenté vendredi le conseiller d’Etat Christoph Neuhaus, directeur de la justice, des affaires communales et des affaires ecclésiastiques du canton de Berne. Grand changement prévu par ce projet: les ministres des trois Eglises nationales (réformés, catholiques romains et catholiques chrétiens) seront employés par leur Eglise. Le canton n’aura également plus son mot à dire sur la répartition territoriale des postes.

Pour le financement, un système reposant sur deux piliers est proposé. Une contribution de base, correspondant à l’engagement pris, il y a deux siècles, par le Canton à rémunérer les pasteurs en échange d’une partie du patrimoine de l’Eglise. Si cet acquis historique ne concerne que les réformés, il est appliqué par analogie aux deux autres communautés. «Lorsque la révision de la loi prendra effet, le montant annuel global que le canton versera aux trois Eglises nationales au titre du premier pilier s’élèvera à 43, 24 millions de francs», précise le canton.

Le second pilier correspondra à la subvention cantonale pour les prestations d’intérêt général que les Eglises fournissent. «Le canton entend bien continuer à collaborer étroitement avec les Trois Eglises nationales qui sont des partenaires importants», justifie Christoph Neuhaus. Le montant de ce second pilier sera débattu par le Grand conseil par périodes de six ans. Le canton maintient par contre une exigence quant à la formation universitaire des futurs ecclésiastiques.

Les débats quant à l’adoption de ce texte au Grand conseil bernois devraient avoir lieu en septembre et novembre 2017. Le Conseil exécutif bernois propose toutefois que le texte n’entre en vigueur qu’en 2020, afin de laisser le temps aux Eglises concernées d’adapter leur règlement.

Les Eglises nationales ont accueilli favorablement ce projet de loi. L’Eglise catholique romaine considère toutefois que les montants qui lui sont alloués sont insuffisants.