Deux décennies d’écoute pour gommer la souffrance

Deux décennies d’écoute pour gommer la souffrance

Lieu d’écoute et d’accompagnement spirituel sis à Neuchâtel, La Margelle fête ses 20 ans d’existence
Une célébration de reconnaissance marquera cette étape importante le 4 septembre. Flash-back sur deux décennies d’une expérience humaine dénuée de toute superficialité.

Photo: Pierre Bohrer

(La Vie protestante)

Sacrée aventure que celle de La Margelle. Au début des années 1990, quelques pasteurs de la paroisse de Neuchâtel estiment qu’il serait opportun de créer un lieu d’accueil et d’écoute pour des personnes en proie à des difficultés. «L’être humain peut se retrouver profondément déboussolé par un événement qui survient dans sa vie, tel un deuil, une séparation dans un couple. Des choses qui existent depuis toujours mais qui, tout à coup, font que les certitudes s’effritent, et qu’on perd pied», note Eva Kaenzig, secrétaire générale de La Margelle.

Située en plein cœur de la vieille ville de Neuchâtel, La Margelle constitue un havre de paix pour les personnes en quête de sens. Depuis sa création officielle en 1996, elle n’a pas dérogé à sa vocation d’accueil large et ouvert pour tous ceux qui sont confrontés aux difficultés de l’existence, croyants ou non, et qui souhaitent partager leur souffrance avec un vis-à-vis, dans la confiance et la discrétion.

«La Margelle accompagne actuellement une septantaine de personnes, âgées de 30 à 86 ans. La majorité d’entre elles ont entre 50 et 60 ans. Chaque année, nous menons quelque 550 entretiens», indique Myriam Gretillat, pasteure et responsable de l’équipe d’accompagnement. Laquelle ajoute: «Pendant longtemps, les personnes qui venaient étaient très majoritairement des femmes. Depuis deux ou trois ans, ont note que davantage d’hommes franchissent le seuil de La Margelle.»

Structure indispensable

Myriam Gretillat souligne que, dans ce lieu œcuménique, 80% des demandes d’accompagnement se font en lien avec des convictions spirituelles fortement ancrées ou en devenir. «Pour de nombreuses personnes, il est important d’articuler les temps de crise avec la foi en Dieu lorsque la vie est bouleversée par l’épreuve. L’accompagnant devient alors l’interprète de textes bibliques par le biais de ses personnages et de leurs récits. Ceux-ci entrent en résonance, font écho aux histoires de vie douloureuses de chacune et chacun.»

En guise de conclusion, on osera affirmer que dans une société qui perd de plus en plus ses repères, l’existence d’une structure telle que La Margelle est nécessaire. Les échos reconnaissants des personnes accompagnées ainsi que le nombre important de ceux qui, durant ces dernières années, ont fait confiance à son équipe d’accueil en sont une preuve tangible.

°La Margelle fête ses 20 ans, dimanche 4 septembre (10h15), temple du Bas, Neuchâtel; culte de reconnaissance, suivi d’un moment festif.

La Margelle et ses finances

Lors de la création de l’association, La Margelle a reçu de la part de Fondia – Fondation pour la promotion de la diaconie communautaire des Eglises protestantes de Suisse – un capital de départ. Le montant alloué lui a permis de ne pas avoir de soucis financiers les premières années. Depuis, malgré une grande part de bénévolat, la situation s’est péjorée. Le financement s’avère délicat et dépend des dons et soutiens extérieurs.
Une convention signée entre l’EREN et La Margelle règle la participation financière de l’Eglise cantonale de la manière suivante. L’EREN triple tous les dons faits par les paroisses du canton. Elle prend aussi en charge le loyer et les frais annexes. De ce fait, les dons des paroisses – forfait ou collecte pour un culte présidé par un membre de La Margelle – sont particulièrement précieux. L’ensemble couvre environ un tiers des charges.