Une étude du Conseil œcuménique des Eglises sur une vision commune de l’Eglise suscite le débat

Une étude du Conseil œcuménique des Eglises sur une vision commune de l’Eglise suscite le débat

L’étude «L’Eglise: vers une vision commune» du COE a fait réagir les délégués de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, lors de l’Assemblée générale qui a eu lieu du 19 au 21 juin, en Thurgovie.

Photo: L’intérieur de la chapelle de la Chartreuse d’Ittingen

Fruit de 20 ans de réflexion et de travail, le document de foi «L’Eglise: vers une vision commune» réalisée par la Commission de foi et constitution du Conseil œcuménique des Eglises (COE) et publiée en 2013 est un texte de convergence, une recherche de vision commune. Ce document a été transmis par le Comité du COE à ses Eglises membres, dont fait partie la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), les encourageant à réfléchir à cette déclaration.

«Ce document n’est pas de lecture facile. Il s’agit d’un texte mondial dont il faut souligner certaines particularités: l’étude décrit un développement, d’où un manque de précisions. De plus, le document est construit dans le respect des différentes religions et tient compte des sociétés fortement sécularisées. Ce texte n’est pas approprié pour des discussions en paroisses, il a été écrit par des théologiens pour des théologiens», explique Peter Schmid, vice-président du Conseil de la FEPS.

Ce document a été étudié par un groupe de travail qui a rédigé une prise de position de la FEPS. Cette dernière a été présentée aux délégués lors de l’Assemblée générale, qui s’est déroulée du 19 au 21 juin, à la Chartreuse d’Ittingen, dans le canton de Thurgovie. Si les délégués ont trouvé que la prise de position de la FEPS offrait une plus-value à l’étude, mettant en évidence des questions sur le protestantisme et l’œcuménisme, ils se sont étonnés que la FEPS n’ait pas été plus critique face à ce rapport et ont longuement exprimé leurs désaccords par rapport à certains points de l’étude du COE.

Des notions théologiques peu protestantes

«Le langage sur l’œcuménisme est compliqué et certaines notions théologiques ne sont pas du tout protestantes. L’utilisation du terme “primauté”, les références à Marie comme mère de Dieu, et à l’eucharistie très souvent mentionnée… La FEPS n’a-t-elle rien à dire à ce sujet?», a demandé Tobias Ulbrich, délégué pour l’Eglise évangélique réformée du Tessin. «Un plus grand travail sur le langage aurait dû être fait, notamment par rapport à l’utilisation de notions anciennes et traditionnelles», a ajouté Thomas Grossenbacher de l’Eglise évangélique réformée du canton de Zurich.

«La consécration des femmes mérite à nos yeux bien plus que quelques phrases comme c’est le cas dans l’étude. Nous ne devons accepter aucun compromis sur ce sujet», a souligné Monika Hirt Behler de la Conference Femmes. Malgré ces critiques, les délégués ont souligné le côté stimulant de l’étude du COE et du travail de la FEPS. «J’encourage la FEPS à faire des documents pédagogiques pour les paroisses, car ce travail mérite d’aller sur le terrain, mais sous une autre forme», a proposé Pierre de Salis de l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel.

A l’issue de la discussion, les délégués ont accepté, par 47 voix et 18 abstentions que les thèmes abordés dans la prise de position de la FEPS soient l’objet de discussions au sein des Eglises cantonales.